L'éducation fait partie des domaines dans lesquels les influences culturelles sont les plus marquées. On n'enseigne et n'apprend pas de la même façon en France qu'en Italie, au Royaume-Uni qu'en Allemagne, ni au Québec qu'aux Etats-Unis. Mais l'alliance des technologies numériques, du marketing et d'un besoin immense d'éducation vont peut-être bientôt changer cet état de choses : les Moocs arrivent en force depuis les Etats-Unis. Et toute l'Europe tremble, pendant que les ressortissants des pays du Sud se frottent les mains d'enfin pouvoir accéder à des cours distribués gratuitement par des universités renommées ou obscures, mais américaines.
L'heure est venue de réagir. Les enjeux économiques sont probablement immenses à moyen terme, mais les enjeux culturels le sont bien davantage, et dès aujourd'hui. Il ne s'agit évidemment pas de rejeter tout ce qui vient des Etats-Unis, mais plutôt de réfléchir aux moyens de valoriser le meilleur de ce que nous possédons et que nous souhaitons partager avec les autres peuples du monde. Clairement, nous devrons nous allier, apprendre à travailler ensemble, composer avec nos cultures respectives. Les entreprises qui possèdent des établissements dans différents pays connaissent bien le fossé qui sépare l'idéal multiculturel de sa réalité au quotidien quand tout, du temps de réunion aux salutations entre collègues, est potentiellement sujet d'incompréhension et de conflit.
En temps de crise, on constate une tendance au repli, un raidissement dans les postures et les discours. C'est pourtant dans ces moments-là qu'il faut aller chercher des idées ailleurs, observer des pratiques nouvelles, non pour les copier mais pour examiner l'intérêt de les intégrer à notre propre capital. Cette dynamique créative mériterait d'être mieux connue partout où elle est à l'oeuvre, y compris et surtout dans le domaine éducatif, pour ne pas laisser croire que seuls ceux qui crient très fort ont de bonnes idées.
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