La vitesse fait partie des propriété intrinsèques des services numériques. Ce qui apparaîssait comme rapide hier semble aujourd'hui avancer aussi lentement qu'un escargot. Nos connexions Internet sont de plus en plus rapides, et le moindre ralentissement nous est insupportable. Sait-on pourtant que dans bien des endroits, il faut parfois plus de 15 minutes pour charger 5 minutes de vidéo ?
Les réseaux sociaux intensifient et accélèrent les communications que nous entretenos avec nos relations. Au premier éternuement, ça y est ! Nous envoyons un twitt. Et si des millions de gens agissent de la même façon, il devient possible de suivre la propagation des épidémies en temps réel.
Il est évidemment tentant de prendre le pouls du monde sans quitter son fauteuil, rien qu'en surveillant les réseaux. Malheureusement, les réseaux sociaux propagent aussi vite les données factuelles que les rumeurs et les opinions. D'où la nécessité de filtrer et vérifier les informations pour ne pas céder à la tyrannie du temps réel, qui affecte tous les veilleurs et nombre de travailleurs.
Les créateurs de services en ligne tirent une bonne partie de leur succès de la rapidité avec laquelle ils traitent les demandes des consommateurs. Mieux vaut alors ne pas trop penser à tous ces téléopérateurs, ces préparateurs de commande qui, avec leurs moyens humains, tentent de conserver le rythme imposé par les applications numériques.
Comment l'apprentissage s'accomode t-il de la vitesse ? Assez mal, finalement. Il faut du temps pour comprendre, apprendre, assilmilier. Les réseaux numériques nous offrent des milliers de cours en ligne, accessibles souvent gratuitement, en un clin d'oeil. Mais le temps de l'apprentissage, lui, n'est pas celui de la machine. Même en améliorant nos techniques d'apprentissage, il nous faudra accepter de ralentir.
Illustration : zhangyang13576997233, Shutterstock.com