Comment se satisfaire d’une collaboration tronquée de la plupart des éléments qui nourrissent normalement l’interaction humaine ? À distance, on fournit beaucoup d’efforts pour essayer de comprendre les situations alors que leur contexte nous échappe. Dans la télécollaboration vidéo, notre regard ne porte que là où la caméra pointe et pour le court moment où elle est connectée. Comme la relation tient à un clic, elle peut être rompue à la moindre perturbation. Toute une pratique est en train d’être développée et partagée pour surmonter ces difficultés et encourager la participation active.
Du coté positif, la télécollaboration permet des interactions autrement impossibles pour cause de distance ou de disponibilité. Des équipes internationales se forment et se déforment au gré des projets, des exigences ou des étapes. Des réalisations impliquant des expertises pourtant difficiles à assembler aboutissent; des problèmes qui prendraient des mois à résoudre le sont en quelques jours, voire quelques heures. Des milliers de personnes à la fois peuvent se mêler de ce qui les intéresse et ce sur de longues périodes.
À Thot Cursus nous télécollaborons depuis 24 ans sans discontinuer mais notre situation est particulière. Les membres de l’équipe prennent les engagements qui leur conviennent et nous avons appris à nous créer des marges. Le concept de «sous-optimisation» (voir «Résilience pédagogique» dans cette édition) est particulièrement approprié à notre fonctionnement. Peut-être l’est-il aussi au votre ?
La télécollaboration est actuellement imposée au delà de ses limites optimales, spécialement en éducation, mais au moins beaucoup de gens y auront gouté et sauront mieux dans quels contextes et pour quels usages elle est la plus appropriée.
Bonne semaine !
Denys Lamontagne - [email protected]
