Dossiers de la semaine

Mon métier est le meilleur

Une majorité des travailleurs déclarent aimer leur travail. Si on reconnaît une forte corrélation entre le niveau de salaire et l’appréciation, le salaire et loin d’être le seul critère, lui même étant en relation avec la productivité et les responsabilités. Les facteurs subjectifs comptent encore plus dans la satisfaction au travail : la fierté de contribuer à une entreprise intègre, le fait d’être respecté, reconnu et apprécié, d’être traité équitablement, le sentiment de se réaliser, de progresser, d’accomplir un travail significatif et enfin d’avoir des relations professionnelles et sociales positives sont tous des éléments de satisfaction ou de frustration s’ils sont absents.

Appliqués au domaine de l’éducation, ces critères de satisfaction tracent un portrait mitigé. Même si le travail d’éduquer la prochaine génération est hautement significatif, la reconnaissance du rôle du professeur est aléatoire dans le public et par l’État, le traitement salarial laisse à désirer dans plusieurs pays, le respect du professionnalisme de l’enseignant et de son autonomie pédagogique est souvent limité et le support professionnel ne fait pas partout partie de la culture administrative. Faire apparaître le métier d’enseignant comme «le meilleur» est pourtant essentiel pour attirer et retenir des candidats de qualité.

Les changements sociaux et techniques induisent de profonds changements dans le travail. Si pendant des siècles on a valorisé le travail intellectuel et que l’école en était le principal vecteur de transmission, l’utilisation intensive d’internet a eu l’effet de rendre accessible le savoir à l’extérieur de l’école et l’ordinateur de dévaloriser une part grandissante du travail mental et de le faire migrer vers un travail créatif qui demande à la fois culture et imagination. Reste la réalisation, le travail manuel et technique, l’intelligence de la main, qui ne s’acquiert pas virtuellement et qui annonce un des axes de renouvellement des lieux d’apprentissage.

Notre métier n’est peut-être pas le meilleur, ça dépend de ce qui est considéré, mais si on aime ce que l’on fait, que c’est apprécié et qu’il y a encore place pour le progrès, alors notre engagement demeure élevé et le futur ouvert.

Bon travail


Denys Lamontagne - [email protected]

Illustration : mohamed_hassan - Pixabay

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