Pour l'été, étant donné l'état des frontières nationales, franchissons plutôt d'autres frontières : celles du quartier, des classes sociales, de l'alimentation, des activités pour lesquelles nous nourrissons des préjugés (la trottinette, jamais pour moi), des lieux que nous évitons habituellement (ce quartier, ce bled, ce marché). Les lieux se sa propre ville où nous ne sommes jamais allés sont nombreux. Certains ne vont jamais au musée, d'autres n'ont jamais fait une seule visite industrielle et n’iront jamais à la piscine publique. Certains lieux ne sont étranges qu'à certaines heures, d'autres à certaines conditions, comme lors de grandes marées ou d'orages.
Commencer par un petit-déjeuner au sommet d'un promontoire devant la ville qui s'éveille met de la joie dans le coeur, puis partir sur les traces d'un parcours, celui des jardins, du vin, des postes de pompier, des vitraux, des poulaillers ou des frises décoratives, du thème que vous voulez. À tous les coups, nous en apprenons quelque chose.
Il y a le vrai, il y a aussi le virtuel, qui nous plonge dans l’imaginaire d’un autre ou d’un ailleurs inaccessible, subitement ouvert à partir d'un livre, d'un récit de voyage ou d’un jeu vidéo. On peut aussi inverser le flux, devenir les yeux d'un autre et découvrir pour d'autres, en direct ou en différé, avec un crayon ou une caméra. Lancer et relever un défi, celui de se commettre par sa propre volonté.
1000 façons de faire du tourisme intérieur. Bon été !
Denys Lamontagne - [email protected]
Illustration : Art Tower - Pixabay
