Pourquoi n’étiez-vous pas [au travail] [aux études] [là où vous deviez être] ? La réponse générique pourrait être «Parce que je l’ai décidé !» J’ai eu le choix, la possibilité; la nécessité l’a peut être imposé mais j’en ai décidé ainsi : j’ai pris une pause, je me suis retiré, j’ai fait autre chose. Quand je suis revenu, j’étais différent, ou pas, mais c’est ce que j’ai fait et c’est ce que j’ai considéré comme la bonne chose à faire au moment où je l’ai fait.
Décider volontairement de prendre une pause, courte ou longue, est souvent considéré comme un geste individualiste, voire égoïste. On s’affranchit des contraintes du groupe et on reprend une grande part de son autonomie. Ce geste peut être perçu comme une forme de contestation, de remise en question, d’insatisfaction mais recèle aussi un potentiel de créativité, de dynamisme et même d’équilibre personnel dans un milieu frénétique qui a perdu le souci de ses membres. On prend une pause avant de craquer, on reconnaît l’impasse d’une situation.
Le véritable hiatus professionnel possède un certain pouvoir de transformation : on y développe sa pensée, ses compétences, des contacts et éventuellement on y crée une place, un nouveau rôle que l’on désire plus ardemment occuper. À la fin de leurs études, beaucoup d’étudiants s’accordent ce temps de remise en question. Leur dira t’on toute leur vie ce qu’ils devront faire ? Quand ils reviennent, s'ils reviennent, ils sont prêts et quelque chose a changé, ce sera à prendre ou à laisser car revenir au statu quo est inacceptable. Les milieux dynamiques connaissent bien les effets transformateurs de ces pauses, certains même les encouragent. Au final, la décision revient à l’individu; ce qu’il en fera lui appartient.
Denys Lamontagne - [email protected]
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