Même dans l’urgence et l’improvisation, pour peu que la rationalité s’exerce, on suivra sensiblement les mêmes étapes d’organisation : objectif, inventaire, possibilités, planification, mobilisation, action, bilan, réajustement, dans une boucle répétée plus ou moins rapidement.
Cette énumération de concepts peut paraître ennuyante, mais à l’étape d’organisation, l’état d’esprit est hautement créatif : tout est à créer ou à remettre en question. Jeff Bezoz, le PDG d'Amazon, affirme qu’il est toujours au «Jour 1», celui de la création, car pour lui le Jour 2, quand les choses sont établies, est celui de la stase et du début du déclin. Autrement dit, la capacité d’organisation demeure en éveil, même dans une institution centenaire, et remet en question ce qui doit l’être à chaque instant car le monde est dynamique.
Ramener l’éducation au «Jour 1», réimaginer l’organisation du système éducatif, parait un exercice souhaitable dans la mesure où ce n’est pas tant une nouvelle réforme qui en serait l’aboutissement qu’une capacité à s’organiser pour éduquer chaque personne tout au long de sa vie, dans tout lieu et pour toutes les aspirations. Pas besoin d’attendre une situation exceptionnelle pour changer, on change tout le temps et l’organisation reste bien vivante.
Ce ne veut pas dire la fin des «ministères de l'éducation», des «syndicats des enseignants», des «lois de l'instruction publique», des «académies, commissions scolaires, wilayas et autres institutions régionales, mais leur mise en mouvement à chaque niveau. L'organisation peut paraître lourde mais elle a déjà prouvé qu'elle peut bouger rapidement; aussi la taille n'est pas un argument. L'état d'esprit en éveil est à la source de l'organisation et c'est cet état d'esprit qu'on entretient.
Ainsi nous créons un futur qui nous intéresse et non une situation figée dans le passé pour des buts devenus étrangers.
Denys Lamontagne - [email protected]
Illustration : Hans - Pixabay
