Les discours et produits "éducatifs", lorsqu'ils traitent d'Internet, ont tendance à diaboliser la toile. Tout ce matériel est produit par des adultes qui transfèrent leur propre peut d'Internet sur les jeunes générations.
Cette ambiance de peur croît sur le désir fou et absolu de tous les parents de donner le meilleur, et rien que le meilleur, à leurs enfants. La parentalité devient alors un vrai métier, voire une mission qui tend à nous faire sortir de notre misérable condition. "Tais-toi et navigue sur les routes que j'ai tracées pour toi".
Nous savons pourtant qu'il suffit que nous interdisions quelque chose aux enfants pour que cela devienne à leurs yeux la chose la plus désirable du monde. Nous savons aussi qu'en grandissant, ils trouvent seuls, en dépit de tous nos conseils, des sites que nous-mêmes n'oserions aller voir. Nous savons également qu'ils discutent de tout cela entre eux, et même avec leurs parents ! Et que cet espace de parole ouvert rend le monde réel et virtuel plus compréhensible.
Nombre d'entre vous ont grandi avec la souris à la main. Vous aimez toujours jouer en ligne ou sur la Playstation familiale. Vous adorez découvrir de nouveaux sites, envoyer un sms à votre meilleure copine pendant la réunion de service.
Et vous adorez, nous adorons, passer de bons moments avec nos enfants autour de l'ordinateur. Oui, les outils numériques ont trouvé leur place dans la vie familiale. Ils permettent même de resserrer les liens avec ceux auxquels on ne faisait pas attention lorsqu'ils étaient à côté de nous, mais qui nous manquent tant lorsqu'ils sont loin.
Alors, cessons de diaboliser Internet et les jeux vidéos. La curiosité et le groût de la découverte se travaillent globalement, sur de multiples supports. Le plaisir de passer un bon moment avec ses enfants, quel que soit leur âge, aussi. Et parions que ce plaisir partagé aura beaucoup plus d'impact sur les enfants que tous les interdits du monde.
Photo : Dr Phil, Flickr, licence CC
