Curieusement, ce qui est difficile représente une valeur sociale et on est souvent prêt à fournir beaucoup d’efforts pour acquérir quelque habileté jugée «difficile» dans un certain contexte. Parler chinois, jouer du violon ou programmer en Ruby…
Ce qui a de la valeur pour l'étudiant est ce qui lui rendra service d'une façon ou d'une autre dans la vie. Parfois il le sait d'avance, souvent ce n’est qu’à postériori qu’il comprendra pourquoi il lui fallait acquérir un certain savoir. Mais ce n’est pas par la punition qu’on arrive à le convaincre et ce n'est pas plus facile quand il s'agit de convaincre des parents.
On peut prendre des exemples de nécessité dans tous les domaines : informatique, finance, biologie, mathématiques, français, philosophie, etc. et nous comprenons alors l’intérêt à y connaître quelque chose. Mais la cupidité et la recherche de la facilité sont aussi des leurres facile à exploiter, même en éducation ! «Intérêt» peut prendre plusieurs sens. Qui veut devenir riche ?
Quand on arrive à des matières comme le latin ou la «théorie des ensembles», le «nécessaire» devient plus difficile à démontrer et pèse peu contre l'exigence élevée demandée pour leur apprentissage. On n'aura aucun problème à enseigner ces matières dans des spécialités, mais y aller massivement parait évidemment contre-indiqué.
Acquérir les bases est généralement facile. En arriver à un haut niveau de maîtrise est toujours plus exigeant et c'est alors que l'on devient professionnel et éventuellement reconnu. Nécessaire et exigeant, quand les deux sont là, la valeur des compétences devient élevée; dans la mesure où on peut les exercer.
En attendant de pouvoir…
Denys Lamontagne - [email protected]
