Nos idées de la Russie oscillent généralement entre fascination et crainte. Pays de superlatifs, il parait difficile d’en comprendre les dynamiques internes tant le territoire est immense et les nations nombreuses (plus de 150), cependant nous sommes certains que l’éducation en a assuré la cohésion : plus de 80 % de la population parle le russe et son taux de scolarisation est l’un des plus élevé de la planète.
Depuis toujours l’éducation possède une valeur politique : un peuple d’ignorants ne peut prétendre à de grandes réalisations, ce qui ne cadre pas tellement avec l’idée d’une grande nation; aussi l’éducation est-elle valorisée sur tout le territoire russe. Une censure et un certain contrôle des idées continuent probablement à s’exercer, mais ce n’est ni dans tous les domaines, ni dans tous les milieux. Autant dans les arts que dans les sciences, la Russie continue d’étonner. Par les échanges culturels et scientifiques ouverts, loin de la mentalité suspicieuse caractéristique de politiques de conquête, on peut arriver à se respecter et à se comprendre. Avec les traducteurs automatiques et internet, la chose en est clairement facilitée.
Mais il y a plus : réchauffement oblige, la Russie est destinée à devenir une terre d’accueil pour des millions de personnes. Territoire immense, climat frais et ressources en quantité en font une destination toute indiquée. Des défis d’intégration culturelle l’attendent. Plutôt que de partir à la conquête du monde, c’est le monde qui viendra à sa rencontre et le défi n’en sera pas plus facile. Reste à abandonner préjugés, mentalités de revanche, idées de supériorité ou de destinée et s’atteler à construire un monde agréablement viable.
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Denys Lamontagne - [email protected]
Illustration : Xusenru - Pixabay
