Sa classe est très turbulente. Malgré cela, le prof maintient son intention de passer sa matière. Il y a déjà longtemps que ses élèves ont tiré leurs conclusions sur ce cours et aucune amélioration n’est attendue. Problème. Valeur pédagogique nulle à cette situation. À moins que…
À moins qu’il n'en discute avec un conseiller, un coach ou des collègues. Avec un peu de recul, la situation peut-être analysée et des savoirs extérieurs être intégrés dans des solutions à tester. Le problème devient dès lors un prétexte d’étude auto-motivant. Certains problèmes visent à faire travailler en équipe, d'autres à penser différemment, à dépasser nos conceptions ou à simplement mettre en application dans un contexte réaliste.
Une source quasi intarissable de problèmes pédagogiques est fournie par les paradoxes et les incohérences observées. Par exemple, le métal ne flotte pas mais un bateau en métal flotte. Archimède à fourni une réponse définitive à ce paradoxe. Quand un paradoxe apparent est bien illustré, tous sentent le besoin de le résoudre. Quand une incohérence est signalée, on sent très bien que nous aurons à l’affronter un jour ou l’autre. Cette réaction devient une source de motivation quasi automatique. Un truc pédagogique efficace est de demander à son auditoire leurs explications à propos d’un phénomène et ensuite de partir des déductions les plus tordues qui mèneront immanquablement à des paradoxes… et à l’ouverture des étudiants.
En confrontant le savoir, ou ce qu’on en a compris, avec la réalité, pratiquement tout problème peut acquérir une valeur pédagogique. Projets, analyse de cas, expériences, simulations, mises en situation, boites noires, jeux d’évasion, … tous ces moyens peuvent fournir des problèmes à résoudre et leur contexte assurer un intérêt soutenu. Que demander de mieux ? Plus on est capable de les imaginer, moins ça fait problème.
Bonne semaine
Denys Lamontagne - [email protected]
