Dossiers de la semaine

Persévérance

Quand un élève remercie son professeur de l’avoir poussé, tiré, harcelé, supporté pendant des semaines et des mois, c’est qu’il s’est passé quelque chose. Sans doute le professeur avait décelé le potentiel de l’élève pour y investir temps et efforts, mais il était plus important pour ce dernier de résister, se justifier et s’occuper à autre chose de plus intéressant qu’à progresser dans ses études. Finalement, à force de travail, quelque chose s’est mis en place, quelques gains ont été enregistrés et l’étudiant a commencé à progresser véritablement, par lui-même.

On ne peut certainement pas être le meilleur dans tout, mais on peut tous être bons dans plusieurs domaines, parfois très différents. À partir du moment où l’on se libère des contingences de base, qu’on atteint les standards requis par le milieu, on peut certainement choisir ses intérêts et laisser l’individu s’y investir ou non. Comme vous le découvrirez dans cette édition, les intérêts ne se trouvent pas tous entre les quatre murs d’une classe ou dans les locaux d’une école. Pouvoir se frotter à différents domaines d’intérêt, sports, arts, culture, sciences, etc. rend tout le reste beaucoup plus acceptable, y compris ce qui nous intéresse moins, tant qu’il n’y a pas que cela au menu.

Persévérer dans l’apprentissage dépend de plusieurs facteurs liés à l’atteinte de buts, pas uniquement personnels. Un même cours donné par des professeurs différents, dans des environnements différents, peut susciter des niveaux d’implication et de persévérance aux antipodes. Le plaisir y revêt une importance capitale : plaisir de progresser, de reconnaître sa compétence, plaisir de l’activité, plaisir de coopérer, plaisir de montrer, de partager, de créer. On éprouve nos satisfactions de différentes façons et les approches pédagogiques qui permettent aux individus de juger eux-mêmes de leur progrès, sans sanction extérieure, ont moins de problèmes de persévérance,

On ne peut pas créer grand chose quand on débute un apprentissage, mais on peut beaucoup progresser vers l’atteinte du but. Rendus à un certain niveau, on peut apprécier ce que l’on fait et commencer à montrer ce que l’on sait faire, s’en servir et s’en amuser, aider d’autres… Ce peut être tout à fait suffisant. Si on se rend à la maîtrise, la création continue d’entretenir l’intérêt. À ce moment on ne parle plus de persévérance; on est rendus bien au delà. Atteindre le but signe la fin de la persévérance, mais le plaisir peut nous accompagner tout du long de l'aventure.


Denys Lamontagne - [email protected]

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