« S’occuper de ce qui nous concerne » est peut-être la meilleure façon de présenter le projet démocratique. À quel point le système éducatif permet-il aux citoyens et aux étudiants de «s’occuper de ce qui les concerne» reflète en partie la santé de la démocratie nationale.
Il ne s’agit pas uniquement d’aller voter, même s’il s’agit d’un acquis important dont nombre de réfugiés nous rappellent la valeur, eux qui l’ont rarement dans leur pays d’origine, mais aussi de pouvoir s’informer, de compter sur une science curieuse et un journalisme varié, de pouvoir discuter et défendre des options minoritaires, de s’appuyer sur des contre-pouvoirs régulateurs et bien d’autres choses encore qui font une société plurielle où il fait bon vivre pour l’ensemble des citoyens.
Dans un monde numérique permettant la manipulation insidieuse, l’école entreprend de montrer comment créer des espaces de discussion et y pratiquer l’art de débattre; d’enseigner les méthodes d’investigation et d’autodéfense intellectuelle, de discuter des idéologies et des politiques, d’outiller sur ses droits et d’insuffler la volonté de les défendre.
« S’occuper de ce qui nous concerne » justifie le droit d’ingérence dans les affaires des autres dans la mesure où ils ne respectent pas les ententes et les valeurs que l’on partage avec eux. On a le droit de se mêler des affaires des algorithmes qui veulent «notre bien», des montages financiers occultes qui font apparaître des projets déconnectés, des décisions politiques ou administratives résultant de pressions de lobbys ou de partis, de politiques environnementales, éducatives ou économiques douteuses, etc.
L’animation politique revient à l’avant plan et l’école y joue un rôle clé, pour le futur de notre monde.
Denys Lamontagne - [email protected]
Illustration : WFlore - Pixabay
