Dossiers de la semaine

Parler juste

Comme bien écrire, bien parler s’apprend et se développe. À force de communiquer, on apprend ce qui plaît, ce qui attire des réponses et provoque des réflexions, ce qui stimule ou inhibe, ce qui marque et ce qui s’oublie.

La parole se vit dans l’instant et réclame l’attention. Lire un texte à voix haute n’obtient pas le même effet que la parole connectée sur l’émotion et la réflexion. Combien de professeurs allumés ont émaillé notre parcours scolaire comparés aux soporifiques qui relisaient leurs notes ?

La parole transporte sens et émotion; chantée, clamée, murmurée, jouée. Les vibrations sonores que nous émettons peuvent faire agir ou réagir mais pas toujours avec l’intention visée par l’émetteur.  Combien de fois quelques mots de trop n’ont-ils pas été regrettés ? «Le silence est d’or» parait une fausseté issue de ces regrets et de la peur. Les pierres sont silencieuses depuis des millénaires et les murailles ne sont toujours pas plus brillantes.  

Seule la communication nous permet d’avancer, de comprendre, de partager, de séparer le vrai du faux et d’en débattre. La liberté de parole est combattue avec acharnement par à peu près tous les régimes abusifs, qu’ils soient collectifs ou individuels. Les bornés et les fanatiques sont généralement allergiques au débat. Le dialogue de sourds illustre bien le cas car, pour bien parler, il faut aussi savoir bien écouter. De là on peut comprendre et trouver les mots justes.

Deux oreilles pour une bouche. La nature est bien faite.

Denys Lamontagne - [email protected]


Illustration - Montage à partir de photos de Ruben Schipper - Europeana
 

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