Qui vote pour des menteurs, des vantards, des fraudeurs ? Beaucoup de gens apparemment. Une partie de la population ne se reconnaît pas dans une pensée froide et dénuée de tout sentiment. S'en suit une désaffectation légitime pour le travail intellectuel. Les portes-parole des approches scientifique, politique ou économique sont le plus souvent au service d’intérêts très précis. Leur cape de prétendue «objectivité» ne trompe plus autant.
Un esprit réellement rationnel considérera les éléments humains et éthiques comme faisant partie d'une réflexion de qualité. Une pensée rationnelle prend en considération le bonheur des individus et de la société. Qu'y a t’il de plus fondamental pour un être humain ? Une personne intelligente comprend cela. Même à 60 de «quotient intellectuel», la compréhension demeure. Même ceux qui travaillent avec les intelligences artificielles cherchent comment intégrer l’éthique à leurs algorithmes, sous peine d’obtenir des décisions logiques aberrantes.
Cette considération empêche les raisonnements à courte vue et amène aussi à refuser les conclusions prises sous le coup des émotions, de la peur, du ressentiment, de la jalousie, de la rancoeur ou même de l’apathie, souvent cachée sous le couvert du «respect des traditions», prétexte au maintien des privilèges d’un groupe aux dépends des autres et qui épargne tout effort de réflexion plus poussée. L’école est justement en pleine remise en question de son système de fonctionnement traditionnel.
On trouve des penseurs qu'il vaut la peine de suivre mais qui demeurent dans l’ombre. Même si le travail intellectuel s’accommode mal de la frénésie médiatique, réhabiliter la pensée et le travail intellectuel des penseurs pour en arriver au même niveau de reconnaissance que celui des sportifs ou des vedettes de showbizz demande de retrouver les connexions avec toute la société et de prendre la responsabilité publique de s’afficher.
Bonne lecture
Denys Lamontagne - [email protected]
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