«En direct» et «Live» illustrent différemment le fait qu’il n’y a pas d’intermédiaire dans ce qui est montré, pas de remontage. Des imprévus peuvent survenir au travers du scénario et des émotions peuvent se manifester sans filtre.
Dans plusieurs domaines l'acquisition de comportements se fait apparemment mieux en direct, avec une rétroaction immédiate. L'aspect pratique est l’une des clés pour utiliser pertinemment le direct. En classe, on enseigne en temps réel, sans filet. Pour la théorie, le différé présente de meilleurs avantages, d’où l’intérêt de la «classe inversée» et des cours en ligne. La frontière devient floue là où l’interactivité entre les participants apparaît.
Le temps réel a aussi ses contre-indications : 1000 sources d’information en temps réel ne rendent pas plus intelligent mais plus agité. Savoir faire le tri pertinent dans un flux d’informations n’est pas inné, d’où l’essentielle éducation aux médias.
À une autre échelle, on ne parle plus de 1000 sources mais de millions, y incluant des satellites et des caméras qui enregistrent en continu et dont personne pratiquement ne regarde les images mais que l’intelligence artificielle est capable de traiter. Ainsi l’I.A. peut identifier, indexer, classer, signaler les similarités et les anomalies et de là nous amener à un nouveau seuil de conscience. Ce n’est plus de la science-fiction. Le temps réel n’est pas un enregistrement que l’on repasse, c’est ce qui se passe, peu importe la durée du cycle ou son étendue spatiale. Si on l’observe et l’identifie on peut en être conscient.
Être présent, partout et dans la durée suppose un changement radical de société. Savoir prioriser, savoir gérer son attention, organiser ses activités tout en alimentant le flux d’informations auquel nous sommes socialement connectés… cela s’apprend et s’enseigne.
Bonne lecture
Denys Lamontagne - [email protected]
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Illustration : Geralt - Pixabay
