Les activités humaines recèlent toutes un potentiel de ludification qu'on ne manque pas d'exploiter dans des jeux en 1D, 2D, 3D, virtuels, réels, augmentés, connectés, d'action, de réflexion, de stratégie, solitaires, collaboratifs, assistés et dans des mélanges de tout ça.
Dans le monde du jeu, l'accoutumance s'oppose à l'intensité car la répétition d'une expérience la dégrade graduellement en une source d'ennui. De là la recherche de nouvelles expériences plus intéressantes que celles offertes par le quotidien, que ce soit pour deux minutes ou des heures.
L'imagination, l'imprévisibilité et l'évolution sont donc au coeur des jeux les plus populaires. Certains le sont au point d'aspirer les joueurs dans leur univers, plus riche et satisfaisant en termes de relations que celui qu'ils trouvent dans leur environnement réel.
En consacrant au jeu des ressources importantes, on en vient à vouloir rentabiliser l'investissement et à faire en sorte que le jeu devienne utile, que ses règles correspondent à une réalité productive ou socialement appréciée. Selon le point de vue, le jeu peut remplir simultanément plusieurs fonctions, allant de la critique sociale jusqu'au développement d'habiletés en passant par le pur divertissement.
Les perspectives étourdissantes des jeux que vous découvrirez dans cette édition peuvent rendre perplexe quant à nos choix de société. Le monde connecté en permanence, fasciné par des leurres personnalisés, enrôlé dans des guerres robotisées ou des quêtes de pouvoir passionnantes n'est pas nécessairement en opposition avec des visions plus apaisées de la vie en société offertes par certains jeux, stimulant de manière tout aussi intense l'imagination, la créativité, la collaboration et bien d'autres qualités humaines. Les lois du marché et de la force ne sont pas les meilleurs guides, heureusement d'autres principes sociaux comme l'équité peuvent aussi modeler notre futur.
Denys Lamontagne - [email protected]
Éditeur de Thot Cursus
