Les étudiants ressentent spontanément à quel point la liberté se distingue de l'errance. Quand ils sont libres de choisir, ils peuvent décider de ce qui convient le mieux à leur orientation. Un cours directif ne les dérangera même pas s'ils ont choisi de le suivre !
Les grands pédagogues ont bien compris à quel point ce pouvoir de choix est stratégique dans l'apprentissage. Personne ne devient véritablement responsable à moins qu'il décide par lui-même d'en prendre la charge. Ce pouvoir de choix mène à la responsabilité, mais vient avant; il en est la condition. Le choix est la seule chose qu'on a au départ et avec laquelle on peut commencer à acquérir une capacité. On décide de prendre la responsabilité.
Au final, le développement de capacités et d'habiletés s'accompagne de plus de possibilités de réponses et de choix. Parfois on a envie d'exercer de pouvoir : une personne capable n'aime pas que l'on décide de tout à sa place; si c'est le cas elle s'en sentira diminuée, même si c'est par une intelligence artificielle.
Quand on donne ou impose quelque chose (un lieu, un horaire, une activité, une nourriture) à quelqu'un qui n'en veut pas, il perd de sa puissance. Il exécute, sans plus. Il néglige, il ignore et adopte différents comportements, mais aucun ne contribue à un réel apprentissage ni prise de responsabilité. Si au contraire on lui laisse le choix de ses objectifs et de s'organiser, il aménagera son espace, disciplinera un horaire et des activités et mobilisera ses ressources au mieux. Il évoluera au travers de ses succès et erreurs et aura l'impression d'avancer. Pas celle de tourner en rond ou de perdre son temps. Sans cette liberté de décision, les étudiants demeurent infantilisés. Ce n'est pas ce que nous voulons.
Libre accès, libre choix, libre de rêver, de s'exprimer, de voyager, de ne rien faire, d'entreprendre, de changer, de rester, de se défendre, d'aimer, d'étudier, d'enseigner.... Libre, on peut évoluer.
Denys Lamontagne - [email protected]
Éditeur de Thot Cursus
