Même si spontanément presque tout nous intéresse et que l'on peut prétendre avoir une certaine idée générale sur tout, économie, sciences, littérature, arts, technologies, etc,; en pratique on se spécialise dans quelques domaines et on se contente du minimum fonctionnel pour les autres. Je sais conduire une voiture mais mes connaissances en mécanique automobile sont plutôt limitées.
Dans un contexte de connaissances quasi infinies et accessibles, l'éducation fait face à un problème intéressant : «Quoi enseigner en priorité ?». On s'entend sur les bases que sont la communication (la langue) et des méthodes de travail, mais au delà, dès que l'on entre dans les domaines d'influence sociaux, comme l'histoire, l'économie ou même les sciences en général, tous les choix sont teintés d'une philosophie. Choisissez ou non.
Certains prônent de se concentrer sur ce qui est demandé par «la société», d'autres proposent plutôt des orientations tournées vers l'avenir et l'amélioration de cette société et de nos comportements. On devine certains des affrontements en cours sur le terrain de l'école.
Mais en mettant la relation de l'étudiant avec le sujet à la base des préoccupations, on peut trouver l'équilibre : rendre le sujet intéressant et le lier au réel, l'aider à l'explorer et lui faire confiance pour qu'il en comprenne la dynamique. Ce sera à lui d'agir dessus, à la mesure de sa compréhension et de son éthique.
Justement, on demande à l'école de développer le civisme et le sens éthique des citoyens. L'éthique est du ressort de l'individu, de sa responsabilité. Le plus fort message de l'école est celui de la méthode employée, jour après jour. À la fin de leur parcours, tous les élèves savent écouter «le maître», mais savent-ils aussi écouter les autres et juger par eux-mêmes ?
Denys Lamontagne - [email protected]
Éditeur de Thot Cursus
Illustration : nuvolanevicata - ShutterStock
