Entre les références rassurantes de la tradition et l'attrait de la nouveauté le monde balance. Pourquoi changer ce qui fonctionne bien ? Pourquoi dépérir alors qu'il suffit d'évoluer ?
Les moteurs du changement dépendent essentiellement de l'esprit humain. «Comment améliorer notre sort ?» est une question à la source de la plupart des percées de la civilisation. L'espérance de vie a pratiquement doublée en 100 ans, ce qui a aussi mené à une explosion de la population mondiale, et qui entraîne évidemment des changements rapides et importants dans nos organisations, nos politiques et nos manières de vivre.
Mais les freins sont de même nature : «Comment conserver ce qui a été chèrement acquis ?» est brandi par tous les mouvements de résistance. Lutte pour le territoire, pour l'eau, pour le logement, l'éducation, la nourriture, pour les droits...ou les privilèges. Il y a 200 on abolissait l'esclavage, car il était difficile de prétendre défendre la liberté quand on possédait des esclaves. Aujourd'hui nous sommes placés devant de semblables contradictions : comment défendre l'équité et le partage quand on refoule des millions de personnes aux frontières, que l'on maintient des règles économiques aliénantes pour des populations entières ou que l'on justifie le pillage environnemental... loin de chez soi ?
Ici arrive l'éducation. La plupart des problèmes peuvent être résolus en augmentant les capacités et les compétences des gens plutôt qu'en investissant dans l'immobilisme de la défense de privilèges ou d'une illusoire sécurité. Étrangement, on peut être aussi heureux dans la stabilité que dans le changement, apprécier autant la tradition que la modernité, surtout si elles servent ce qu'il y a de mieux chez l'humain.
Le monde change, l'éducation change, mais certaines valeurs demeurent et méritent d'être défendues, elles sont nos boussoles.
Denys Lamontagne - [email protected]
Éditeur de Thot Cursus
Illustration : meunierd / Shutterstock.com
