Dans le langage courant, la magie désigne ce qui arrive sans que nous comprenions pourquoi. "Comme par magie", les choses arrivent.
La magie réfère aussi, et d'abord, au surnaturel. De Merlin et du Génie de la lampe à Gandalf et bien sûr à Harry Potter, les magiciens peuplent les contes et la littérature.
Mais la magie, c'est aussi la tromperie, l'illusion : les magiciens de spectacles sont plus couramment appelés des "illusionnistes". Dans cette acceptation, faire référence à la magie revient à nous piéger - gentiment lorsqu'il s'agit d'un spectacle, et parce qu'il s'agit d'un spectacle - ou, plus grave, nous considérer comme des benêts placés devant des phénomènes trop complexes pour nos esprits limités. Effectivement, des opérations estimées impossibles par le commun des mortels voici quelques années sont aujourd'hui à la portée de tous. La vidéo interactive, l'impression 3D, la lecture vocalisée réalisée par le biais d'une bague... figurent dans notre dossier comme autant de promesses en voie de généralisation. Faut-il pour cela qualifier ces technologies de "magiques" ?
En matière d'illusion, nul n'a attendu le numérique pour nous faire rêver. Mais certains illusionnistes maniant l'art du montage vidéo ou de la navigation sur tablette mieux que personne ont renouvelé leurs tours, pour le plus grand bonheur de leurs admirateurs.
Même l'assistante du magicien a disparu ! Encore un coup de son patron ? Non, hélas. Comme bien d'autres travailleurs, elle a été remplacée par un... robot. Ceux qui en utilisent non pas un mais des milliers et qui investissent des sommes faramineuses dans le développement de l'intelligence artificielle ont beau jeu de nous encourager à travailler moins : serait-ce pour laisser la place à leurs créatures, dans un nouveau tour de passe-passe ?
Illusion, convocation du surnaturel, roublardise ou innovation qui dépasse l'entendement : toutes les acceptations de la "magie" liée au numérique figurent dans ce dossier.
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