Dossiers de la semaine

Espaces d’expression

De nouveaux espaces de création s'ouvrent dans tous les domaines. Au delà des arts, l’expression emprunte des canaux qui s’enrichissent par couches successives; l’abondance des productions fournit le matériel qui sera sublimé dans un autre canal en une oeuvre originale.

Le plus déroutant est l’apport de l’intelligence artificielle qui se nourrit de la créativité de millions de personnes et devient capable de produire des oeuvres synthétiques. Ces oeuvres font correspondre les intentions du créateur et un modèle d’apprentissage à partir du matériel accessible. Succès garanti mais qui interpelle nos processus de création et d’appréciation. Quand 100 000 personnes apprécient la même chose, de quoi est-ce la manifestation ?  Depuis toujours les créateurs s’inspirent de ce qui les a précédé et profitent des développements techniques, mais cette fois-ci, on s’en inspire à une autre échelle.

L’intention marketing ne peut plus être ignorée des artistes; une musique sera lancée avec son accompagnement vidéo, sa signature graphique, sa campagne sociale, sa tournée médiatique et ses mots-clés. N’importe quel spectacle ou événement public aura son site web et une aguiche sur les réseaux, conçue pour sa cible. Pratiquement toutes les productions culturelles, et l’éducation en fait partie, sont drainées par les plate-formes de diffusion et de «monétisation» qui prélèvent chacune leur part des revenus et de l’attention. L’imprésario s’appelle SEO. Le snobisme culturel consiste à ignorer cette industrie mais elle se repaîtra de toutes façons des productions marginales, les «signaux faibles», pour peu qu’ils soient significatifs.

À l’école, parole, écrit, dessin et musique sont numériques et prennent place dans des balados, vidéos, webdocumentaires, mondes virtuels 3D, etc.  On y résout des problèmes de maths et on y apprend encore la musique ou les langues mais dans des contextes virtuels. Devant l’abondance des contenus, notre approche de la connaissance change forcément et son expression aussi. Ce n’est plus tant la quantité de savoir qui compte que ce à quoi on le relie, que ce avec quoi on le met en rapport.

Ce peut être insignifiant ou génial, pédagogique ou simplement plaisant mais partout on apprend à explorer ces espaces, à tâtons, prudemment, le plus souvent à partir de ce que l’on connaît, mais plus on y prend d’assurance, plus on s’y aventure avec audace. Au départ, on n’y connaît rien, on fait ses classes. Élèves et enseignants sont sur la même ligne de départ mais ne partent pas nécessairement dans la même direction ni à la même vitesse; tous apprennent à s’y exprimer.

Bonnes découvertes

Denys Lamontagne - [email protected]

Illustration : Une classe sur Minecraft

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