Des monnaies virtuelles, des jetons non-fongibles (NFT), des actions d’entreprises essentiellement immatérielles, ces étrangetés nous rappellent à quel point la notion de valeur est volatile. Dans le désert, on peut être prêt à tout donner pour un peu d’eau. Sur un champ de bataille, un roi a souhaité échanger son royaume pour un cheval afin d’assouvir sa vengeance; alors pourquoi pas un NFT sur une oeuvre de quelques bits ?
L’intérêt de posséder le tableau de la Joconde dans son salon justifierait difficilement son prix d’acquisition. Une reproduction de qualité ferait tout autant l’affaire. La valeur de La Joconde tient à plusieurs facteurs dont la renommée de son auteur et de l’oeuvre elle même. Elle est passée au niveau collectif. Qu’un individu puisse la posséder paraît incongru. Le trésor est public.
En éducation, dans un monde en pleine transformation et bouleversement, acquérir des compétences utiles, qui seront en demande, pourra faire toute la différence dans le futur. Un vrai trésor pour celui qui sera au bon endroit, au bon moment. Aspirer à un meilleur équilibre, à plus de confiance en nos pairs et à un meilleur avenir apparait plus attirant qu’une lutte constante pour des privilèges ou simplement des droits normaux à vivre décemment. Les pays qui jouissent d’un tel équilibre sont les plus attirants. Le trésor est entre les mains de chacun de leurs citoyens. On peut souhaiter que les facultés de philosophie, de sociologie et de politique rétablissent leur importance dans un monde qui semble attribuer plus de valeur au pouvoir qu’à la vérité. Il y a sans doute des consciences à réveiller. Les valeurs théologiques sont dépassées, les valeurs humaines sont les seules qui nous restent.
Dans cette édition, nos rédacteurs ont analysé la question des valeurs sous différents aspects, spécialement en éducation. Finalement, c’est toujours nous qui attribuons la valeur. Autant mieux la donner à ce qui est le meilleur pour notre avenir.
Denys Lamontagne - [email protected]