Il existe un consensus sur le fait que l'éducation relève de tous les acteurs de la société, quand l'instruction et la formation sont l'apanage d'établissements spécialisés dans ces missions.
Ça, c'est la théorie. Dans la pratique, l'on apprend bien sûr des foules de choses qui ne s'étudient pas à l'école. Il est rare que l'on acquière ces savoirs et savoir-faire tout seul. Un mentor nous accompagne.
Même les savoirs enseignés dans un cadre formel peuvent se forger ailleurs. C'est de plus en plus vrai depuis qu'Internet et les outils numériques de consultation, de stockage et de production ont intégré nos vies. Il s'agit moins ici d'apprendre parce qu'on y est obligé que parce qu'on en a envie, tout simplement.
Cette notion d'envie, liée à celle du plaisir d'apprendre, est absente de bien des lieux de savoir académiques, de l'école en particulier. La faute aux journées trop longues, à la passivité imposée aux apprenants, aux programmes inadaptés, parfois également à la trop faible formation des enseignants.
Car enseigner n'est pas une tâche aisée. Mais curieusement, les acteurs investis d'une mission éducative n'ont jamais été si nombreux. Cette tendance met-elle en péril l'identité et l'économie des établissements d'enseignement ? Non, tant que ces derniers disposent du quasi-monopole de la délivrance des diplômes. Si ce privilège vient à disparaître, les établissements éducatifs seront contraints de se penser autrement. Une véritable révolution, qu'il vaut mieux anticiper que subir un peu trop tard.
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