Au delà de donner des bases communes, l'école se ramifie naturellement et propose des embranchements. Elle expose les étudiants à une diversité de pensées, d’idées et de pratiques pour aider à faire face aux défis du futur... et aussi pour satisfaire les ambitions. Une école idéale accueille ceux qui pensent différemment ou difficilement, ceux qui viennent d’ailleurs, ceux d’autres religions, d’autres âges, avec des handicaps ou des douances, d’autres classes sociales, d’autres genres et même d'autres espèces, animales ou végétales, et en crée un riche écosystème.
L’idée d’accueillir la diversité ne germe pas spontanément dans les esprits; on a plutôt tendance à aller vers ce qui nous ressemble. Mais si l’ambiance est rassurante, on est plus ouvert à d'autres réalités.
D’autres cultures vivifient celles qui les accueillent mais peuvent aussi mener à leur effondrement si elles leur sont imposées. Il en irait de même pour les individus, les communautés et pratiquement tout ce qui est vivant. Les solutions uniques, qu’elles aient des prétentions scientifiques, économiques, morales ou divines, demandent l’effacement des particularités, alors que les personnalités autant que les capacités s’expriment dans les différences.
Les qualités de souplesse, de résilience, de créativité sont liées à la diversité alors que la rigidité et la dureté sont le fait d’une seule idée ou d’une idéologie stricte. Une diversité d’idéologies strictes ne fait pas pour autant un milieu ouvert; les échanges et la communication sont nécessaires. Les apartheids et les ségrégations ne font pas des milieux très intéressants. Le conformisme n'offre pas un terreau très fertile.
Parfois l’entêtement est nécessaire pour arriver à ses fins envers et contre tous, une idée peut-être poursuivie sans altération, mais seul celui ou ceux qui la poursuivent en font les frais; l’imposer à d’autres apporte rarement quelque chose de bon ou si peu. Actuellement, notre idée de progrès matérialiste s'impose à toute la nature. On prétend que la nature ne ressent rien et n’exprime rien; peut-être sommes nous simplement sourds, sourds à nous-même pour commencer.
En sortant de la binarité et des simplicités on a des chances de recevoir les cadeaux de la diversité : biodiversité, diversité des personnes, diversité des cultures, des expressions diversité des opinions, des projets, partage d’objectifs, enrichissement collectif. Ainsi on peut mieux trouver l’équilibre du moment dans la danse du vivant.
Denys Lamontagne, - [email protected]
sur une idée de Aude Chartier Vallart.
