Publié le 21 septembre 2014 Mis à jour le 21 septembre 2014
Tout nouvel utilisateur d'un "environnement numérique de travail" (ENT) scolaire doit prévoir un bon nombre d'heures de familiarisation avec son nouvel outil. Mais les plus performants en la matière ne sont pas nécessairement ceux que l'on croit...
Cette rentrée 2014 signifie une deuxième année d'utilisation d'un ENT par Anne Andrist, professeure d'un groupe de 13 élèves de 12 à 15 ans atteints, entre autres, de troubles associés sensoriels, moteurs, psychiques, de l’épilepsie, des maladies chroniques rares ou génétiques, des TDA-H (troubles de l’attention et/ou de l’hyperactivité) jusqu'à des TED autisme de haut niveau ou Asperger ou ayant des séquelles de TCC (Traumatisme crânio-cérébral). Ils étaient 10 à déjà utiliser le système. Cette année, 3 autres se sont ajoutés au groupe. Et ils n'ont pas le temps de flâner puisqu'ici, rien n'est fait à moitié. Emploi du temps, portfolio, cartable, notes de cours et ressources se retrouvent tous sur l'ENT et ils doivent être rapidement en mesure de l'utiliser.
La rentrée 2014 a été aussi l'occasion pour l'enseignante d'actualiser le projet : de modifier ce qui ne fonctionnait pas et d'agrémenter ce qui a eu du succès. Car dans ce groupe de la Fondation Eynard à Lausanne, les technologies et Internet ne servent pas qu'au côté « administratif » de la classe, ce sont des plateformes d'expression et d'évaluation des diverses compétences des élèves. Ces derniers animent un blogue, une radio Web, une Web TV et également, des activités sur Twitter…
Les jeunes ont même finir par créer leurs propres capsules d'apprentissage. Évidemment, au départ, les éducateurs sont plus qu'essentiels pour assurer l'ordre et le bon déroulement des projets. Toute l'opération est d'ailleurs suivie par le responsable pédagogique et le PressMITIC de la Fondation. Mais rapidement, l'encadrement devient moins présent et les élèves prennent de l'assurance, que ce soit pour les textes publiés sur le blogue, la rédaction des tweets ou les émissions de radio. En fait, ils sont si à l'aise, que l'arrivée des 3 nouveaux dans la classe a été l'occasion pour les « anciens » de faire du tutorat et de leur montrer comment fonctionnaient l'emploi du temps, les travaux, le calendrier, les applications (Evernote, Explain Everything, etc.) pour éviter qu'ils ne soient en retard sur le reste du groupe.
Pour créer une motivation supplémentaire, l'enseignante utile un système de badge qui permet de reconnaître les compétences et encourage les apprenants à adopter une démarche méthodique pour que les projets arrivent jusqu'à leur terme.
Bien des articles que nous avons publié sur nos pages affirment que les technologies sont des moyens d'intégration efficaces des élèves, quels qu'ils soient. La classe d'Anne Andrist démontre qu'avec un peu d'audace, de patience et d'esprit positif, même des jeunes qui semblent « difficiles à gérer » par le système scolaire traditionnel peuvent bénéficier des TIC pour apprendre à s'exprimer.
Illustration : PHOTOCREO Michal Bednarek, shutterstock
Références :
Andrist, Anne. "Une culture numérique ancrée!" Ça va ou bien?!. Dernière mise à jour : 16 novembre 2014. http://ca-va-ou-bien.ch/le_blog/culturenumerique/.
Andrist, Anne. "Un blog de classe, un référentiel de compétences." Ça va ou bien?!. Dernière mise à jour : 10 juillet 2014. http://anneandrist.ch/cavaoubienblog/un-blog-de-classe-un-referentiel-de-competences/.
Andrist, Anne. "Madaaaaame j’peux faire une capsule?" Ça va ou bien?!. Dernière mise à jour : 13 avril 2014. http://anneandrist.ch/cavaoubienblog/madaaaaame-jpeux-faire-capsule/.
Anne Andrist. "La WebRadio, un projet, un référentiel de compétences." Ça va ou bien?!. Dernière mise à jour : 1er juin 2014. http://anneandrist.ch/cavaoubienblog/la-webradio-un-projet-des-competences/.
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