L’univers du son créatif en 10 questions
Sur Internet, le son aussi c’est important ! Les graphistes ont leur pendant dans l’univers sonore : les sound designers, des pros de la retouche, des amoureux du sample et du loop !
Publié le 16 septembre 2014 Mis à jour le 16 septembre 2014
Valeria Gasparotti a travaillé surtout ailleurs que de son petit espace de travail officiel, sans horaire ni lieu fixes et, en cela, elle incarne tout à fait la mobilité qui a été au cœur de son stage de recherche à la Smithsonian Institution, conclu récemment à Washington.
Valeria Gasparotti a d'abord étudié les communications et le marketing culturels à Milan avant de travailler dans un bureau de presse, puis comme attachée de presse au Musée des sciences et des technologies Leonardo da Vinci, dans la même ville, avant d’entamer une maîtrise en muséologie à Amsterdam. Cette formation porte encore très peu sur l’utilisation des nouvelles technologies dans le monde muséal, un sujet qui l’intéresse et qui fait en quelque sorte le lien avec sa formation première. Mis à part les rares leçons sur le sujet et le petit nombre de conférenciers invités à en parler, c’est à l’étudiant qui s’y intéresse de tracer un parcours de formation en ce sens, et d’orienter ses travaux de recherche vers cette nouvelle partie de la discipline (cette façon d’étudier la muséologie numérique est tout à fait semblable à celle décrite par de récents diplômés de la maîtrise en muséologie de Montréal, en entrevue ici).
Recherche
À la Smithsonian, sa recherche a porté principalement sur la réalisation d’un plan de marketing pour la quarantaine d’applications mobiles et de versions mobiles de sites web de l’institution, afin de trouver les moyens de les faire connaître comme un ensemble. Elle a par ailleurs travaillé au développement d’une application mobile sur les sites du patrimoine mondial, un projet de crowdsourcing, une collaboration entre la SI et l’UNESCO intitulée Stories of World Heritage. On peut y enregistrer un commentaire audio en rapport avec les sites patrimoniaux et trouver de l’information sur ceux-ci en les localisant sur une carte géographique. La nouvelle version de l’application permettra, d’une part, de faire des liens entre les sites et des objets des nombreuses collections de la Smithsonian et, d’autre part, de rattacher des contenus à propos des sites, en provenance des médias sociaux et notamment de Flickr.
Diffusion interne : une priorité
Une partie du travail de la stagiaire sur la stratégie marketing en regard des applications mobiles était d’en favoriser la diffusion à l’interne. Au cours de son stage, Valeria Gasparotti a ainsi contribué, avec la directrice du programme Nancy Proctor (nommée depuis à Baltimore) à organiser les Welcome Wednesday, des réunions d’une heure environ, qui rassemblent, en présence, et parfois en ligne sur Google Hangout, les membres du personnel intéressés aux projets et aux produits mobiles. Les enregistrements des Welcome Wednesday sont également accessibles sur la chaîne vidéo YouTube du programme, Smithsonian Mobile, où on trouvera notamment des études de cas, les descriptions des projets et des outils employés, des conseils techniques, bref, une mine d’informations sur le montage de projets mobiles.
L’envoi d’une newsletter aux intéressés, à l’interne, a le même objectif de partager plus largement au sein de l’institution les savoirs et les savoir-faire à propos des dispositifs mobiles. Une nouvelle initiative à la Smithsonian, le Computer Club, a des objectifs de diffusion et de formation du personnel sur les dispositifs numériques at large, à l’image des ateliers informels de formation en présence, mis sur pied par Carolyn Royston, de l’Imperial War Museums. Le premier Computer Club de la SI, prévu pour le 18 septembre prochain, porte par exemple sur les outils numériques de gestion de projet Basecamp, Asana et Trello.
Nouveaux experts
Le blogue Smithsonian 2.0 (qui n'est plus accessible pour le moment) a également fait partie de ces outils de communication utilisés par le Mobile Strategy and Initiatives Program et la stagiaire a rédigé des articles sur ce blogue publié à l'aide de la plateforme Wordpress. L’apprentissage de cet outil d’édition en ligne, tout comme pour les autres outils numériques, se fait en autodidacte pour Valeria Gasparotti, qui apprend en partie son métier en le faisant, comme c’est le cas pour de nombreux professionnels de la muséologie se spécialisant dans le numérique. Elle s’est formée à l’aide de ressources sur le web et en assistant aux conférences spécialisées comme Museums and the Web et Museum Next, qui sont pour elle des espaces d’apprentissage incontournables et non pas seulement des lieux où on serre des mains.
L’essentiel est pourtant ailleurs, dit-elle : la curiosité et la volonté d’apprendre et la capacité de se réinventer, comme professionnelle de la muséologie, sont les conditions premières de la réussite dans cette nouvelle branche de la muséologie. Pour elle, la clé du changement qui permettra de profiter des immenses possibilités qu’offrent les nouveaux outils technologiques, sera, pour les institutions muséales, de permettre aux experts déjà présents dans le milieu muséal de se réinventer, en leur fournissant des ressources en ce sens.
Les musées s’éveillent
À la suite de son séjour de recherche à Washington, Valeria Gasparotti poursuit ses activités dans le domaine de la muséologie numérique. Elle collabore notamment à #svegliamuseo, un projet en ligne qui a pour objectif d’éveiller les musées italiens aux possibilités d’internet et de créer des réseaux de pratique professionnelle en ligne. Un des projets consiste en un mentorat à distance, destiné à des musées italiens qui peuvent bénéficier de l’expertise de grands musées américains (dont la Smithsonian Institution) dans l’utilisation des nouvelles technologies. Un site internet et un blogue rendent compte des étapes et des composantes du projet, parmi lesquelles un ebook (un guide pratique sur la communication en ligne, qui sera éventuellement traduit de l’italien à l’anglais) et des rencontres et ateliers enregistrés et mis en ligne, sur la chaîne YouTube du projet, Svegliamuseo On Air, accessible à tous.
Remerciements à Nancy Proctor, responsable des projets mobiles à la Smithsonian Institution au moment des rencontres, et à Valeria Gasparotti, stagiaire, Initiatives et stratégies mobiles, d’avoir grandement facilité l’organisation des entrevues.
Merci à Cégep International, pour l’aide financière accordée à cette recherche et aux responsables des projets numériques qui ont donné de leur temps et participé aux rencontres ; leurs propos, livrés dans le cadre de cette recherche, repris dans la présente série, l’ont été à titre personnel et n’engagent qu’eux seuls.
Sources
Application Stories of World Heritage: http://www.si.edu/apps/world-heritage [consulté le 15 septembre 2014]
#svegliamuseo : http://www.svegliamuseo.com/
Chaîne vidéo #svegliamuseo Svegliamuseo On Air [consulté le 15 septembre 2014]
Valeria Gasparotti sur Twitter : @mapnoterritory [consulté le 15 septembre 2014]
Photographie : Valeria Gasparotti, photographiée par Francine Clément, mars 2014 (CC BY-NC-ND 4.0)
Captures d'écran : en entête, Valeria Gasparotti sur la chaîne Smithsonian Mobile et dans le texte, site internet de #SvegliaMuseo
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