Depuis un certain nombre d’années, l’Afrique souffre affreusement de ses langues. Plusieurs tentatives de redonner vie à ces langues primitives qui semblent vouées à la disparition au regard de la vision économique et globalisante du monde. La diversité culturelle impulsée par l’Unesco donne des résultats encore mitigés, tout comme les actions conduites, dans la même perspective, par l’Organisation Internationale de la Francophonie pour sauvegarder les langues minoritaires pourtant vecteurs de culture.
Le constat récemment fait selon lequel «sur les six mille langues parlées à travers le monde, seule une douzaine se bousculent dans le réseau des réseaux qu’est Internet » apporte la preuve d’une possible phagocytose linguistique des langues mineures par les « grandes » langues à travers la toile.
Bien que le chinois, l’anglais, l’espagnol et le français envahissent la toile, l’Afrique et les autres continents du Sud ne désespèrent pas de voir leur véhicule culturel prendre place dans le réseau. Une rencontre sur le sujet s’est tenue en décembre dernier sur « les TIC pour une société multilingue" pour ébaucher quelques propositions.
Au cours des discussions, des solutions concernant la localisation des contenus, des outils et des interfaces relativement aux préférences linguistiques et culturelles des utilisateurs ont été suggérées avec une insistance pour que les TIC résorbent les déséquilibres, de manière à faciliter l’accès de toutes les langues à tous. L’existence, en Afrique de l’Académie africaine des langues vise à faire cohabiter plusieurs langues et les valoriser aux niveaux local, régional et national.
Il est sans doute temps pour les technologues, les linguistes et tous les autres acteurs de passer à l’action pour constituer de grandes zones linguistiques transfrontalières et développer des stratégies d’expansion de leurs langues afin de les imposer dans le village planétaire.
Ces actions procèdent de la promotion des langues africaines , de leur normalisation ainsi que le tente depuis longtemps le Rifal, de leur enseignement, de la création des logiciels , etc.
Des ressources existent, nombreuses, qu’il faut aviver, exploiter et encourager. Lire les retours de la 3ème Conférence mondiale du savoir (Global Knowledge) à Kuala Lumpur.
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