La Principauté de Monaco a lancé depuis la fin de l'année 2010 une campagne promotionnelle dans la presse internationale, visant à valoriser tous ses atouts. Un site dédié y est consacré, sur lequel on découvre que la Principauté accueille chaque jour plus de salariés qu'elle n'abrite de résidents, qu'elle joue un rôle actif dans la protection de l'environnement, qu'elle consacre 5 % de son budget national à la culture et qu'elle constitue également un acteur important, rapporté au nombre de ses habitants et à son budget national, de la solidarité internationale.
De l'éducation, il n'est rien dit dans cette campagne. C'est bien dommage car en la matière l'Université de Monaco dispose aussi d'une stratégie de développement originale, signalée par Centre Inffo.
L'université de Monaco, à l'origine une Business School plutôt cotée, accueille environ 450 étudiants de 45 nationalités différentes. Elle voudrait faire plus mais comment s'étendre sur un territoire de 2 km2 ? C'est évidemment impossible. Qu'à cela ne tienne, l'université de Monaco va s'étendre en ligne, là où l'espace n'est pas compté.
C'est dans cette perspective qu'est née en 2008 l'Université Médicale Virtuelle de Monaco, qui propose depuis la fin du mois de mars 2011 son premier programme en ligne consacré à la connaissance de la drépanocytose, maladie génétique affectant les globules rouges du sang, qui touche environ 50 millions de personnes dans le monde. Un article publié sur le site de Monaco Telecom précise que les modules de l'UMVM s'adressent aux professionnels de santé partout dans le monde, dans le cadre de leur formation continue. Chaque module, d'une durée de 20 à 25 heures, est conçu par des spécialistes de renommée internationale. La coopération monégasque au développement, particulièrement engagée dans la lutte contre la drépanocytose, permet l'accès à ce premier module des personnels de santé de deux centres de prise en charge des personnes atteintes par cette maladie au Mali et au Niger.
L'entretien des infrastructures d'accueil des étudiants pèse lourd dans les frais fixes de fonctionnement des universités. Il est même arrivé que certaines doivent fermer provisoirement leurs portes, ne pouvant par exemple plus chauffer les salles pendant l'hiver. L'initiative de l'université de Monaco montre qu'il existe des alternatives à l'agrandissement des bâtiments pour accueillir toujours plus d'étudiants et de travailleurs en formation continue. Plusieurs états d'Afrique, dont le Cameroun, ont compris l'intérêt d'élargir leur campus virtuel, à condition d'y mettre à disposition des formations de haut niveau, peu ou pas accessibles dans les universités physiques. A cette condition, la formation en ligne et à distance autorise toutes les ambitions de développement des institutions d'enseignement supérieur.
Illustration : Monaco / Salvatore Freni Jr / CC BY 2.0
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