Passé l’étape de la conception de projets, vient le temps de la réalisation. Amener les bonnes idées sur le terrain est une toute autre dynamique que de dessiner une idée sur un ordinateur.
Bien sur on trouve maintenant des imprimantes 3D de plus en plus accessibles, mais quand on veut véritablement tester la fonction de quelque chose, les paramètres des matérieux utilisés par une imprimante 3D sont insuffisants. La pièce pliera, cassera, fondera ou s’usera trop vite aussitôt mise en charge.
Que pourrait-on alors utiliser ?
L’idéal serait une imprimante 3D de pièces de métal, mais la complexité et le coût de ces imprimantes les réservent aux spécialistes et nous forcent à se rabattre sur les machines-outils traditionnelles à moins que...
Le mécano Open Source
Contraptor est une initiative DIY (Do It Yourself) qui fournit des kits de pièces de métal que l’on peut assembler comme bon nous semble pour produire des structures, structures incluant des robots, machines-outils et imprimantes 3D !
Essentiellement il s’agit de pièces de métal (angles perforés, tiges coulissantes, roulements et diverses pièces de fixation et de butées qui permettent l’assemblage de toutes sortes de structures pour supporter moteurs, senseurs et capteurs.
Comme il s’agit d’une projet collaboratif, il est possible de suggérer la fabrication de nouvelles pièces pour de nouveaux projets.
Pourquoi se limiter au métal ?
En 1954, Ken Isaacs, un étudiant, construisit sa maison avec des pièces de bois de 2 pouces par deux pouces, qui le mena quelques années plus tard au système Grid Beam qui permet de construire virtuellement ce que l’on veut.
Pourquoi pas un robot en bois dont vous pourriez changer les membres au besoin et sans qu’il ne vous en coûte une fortune à chaque fois ! Certains proposent même des kits de bras hydrauliques en bois.
L’accessibilité de l’informatique et du partage à la fois des idées et des ressources permet un retour de la fabrication non pas artisanale, puisque les machines sont omniprésentes, mais personnalisée et réappropriée collectivement.
Les initiatives telles Contraptor ou Grid Beam ne sont pas uniques; le mouvement DIY n’est pas nouveau mais s’étend maintenant dans de nouvelles zones, à commencer par les écoles.
Se réapproprier la réparation
Du coté de la réparation, la plupart des compagnies préfèrent vendre un appareil neuf plutôt que de réparer celui que vous avez endommagé. Pourtant, il fonctionne très bien encore, il y a juste une pièce qui est brisée. Il ne faudrait surtout pas qu'il vous vienne à l'idée de le réparer vous-même...
Évidemment on peut se documenter sur des dizaines de sites et forums amateurs ou professionnels qui traitent de la réparation des appareils électroniques et électromécaniques, on peut naviguer sur YouTube où des centaines de vidéo montrent comment s’y prendre, reste le problème majeur : où se procurer les pièces.
Les fabricants voudront bien vous les vendre, si vous achetez un lot de 100, possédez un compte chez eux et montrez patte blanche, mais pour se procurer des pièces détachées pour votre tablette ou téléphone, sans passer par un atelier agréé, c’est une autre histoire, sans compter les outils spécialisés qu’il faut posséder pour chaque sorte de vis ou d’attaches.
Une entreprise française a développé son expertise à cet égard : Pièce mobile, fournit à la fois les pièces et les tutoriels, plus de 1000 de différentes sources, pour réparer à peu près tous les modèles d’appareils mobiles sur le marché. Quant à errer dans Internet, autant mieux ne pas perdre votre temps, le résultat ne sera pas meilleur.
D’autant moins que les alternatives que l’on peut trouver sur Alibaba et sites apparentés n’offrent guère de garanties ni sur la provenance des pièces, ni sur leur légalité.
Il y a de moins en moins de raisons de se limiter : la fabrication et la réparation reviennent à l’atelier, celui de l’école, de l’entreprise ou de votre maison. Il faut juste commencer quelque part.
Références :
Contraptor - http://www.contraptor.org
Grid Beam - http://gridbeam.com
Pièce mobile - http://www.piece-mobile.com
Voir plus d'articles de cet auteur