Les freins à l’accès aux contenus web sont multiples et variés. Ils sont dus à des problèmes techniques et logistiques (équipement, connexion), ergonomiques (menu et navigation, design, adaptation au public cible), sociaux (inégalités économiques et culturelles, ségrégation selon le genre) ou inhérents à l’utilisateur lui-même (inexpérience, handicap, tendance au moindre effort). Si potentiellement le web regorge de contenus, dans la pratique ce qui en est utilisé est souvent en deçà des attentes des commanditaires et concepteurs. Y compris lorsqu'il s'agit de contenus de formation.
Pour pallier ces insuffisances, l’approche qualité web avec les normes et standards internationaux (comme les WCAG, Web Content Accessibility Guidelines pour l'accessibilité du contenu sur le web) a commencé à s’imposer sur la toile depuis au moins une quinzaine d’années. Paramètres, critères, variables de tous types sont décortiqués pour tendre vers l’universalité des contenus, dans le sens où les entraves sont éliminées ou au moins contournées au profit d’une utilisation aisée. Il nous vient à l’esprit souvent que les plus démunis matériellement ou physiquement ont le plus besoin de réajustements et traitements singuliers. Or, ce qu’on fait pour les les catégories d'utilisateurs les moins favorisées profite à tous. Un habitué de la fibre optique séjourne aussi dans des pays ou régions à bas débit. Le « bon » voyant devient dans certaines circonstances aussi mal voyant que d’autres par la force des choses : maladie, opération, âge, mauvaises conditions de lumière, etc.
Qualité web oui mais en amont et dans la continuité
Elie Sloïm, qualiticien et Président de Temesis (France) évalue la situation actuelle en matière de management de la qualité web. Pour lui, la démarche la plus communément adoptée consiste à évaluer après coup alors que les interventions doivent se faire en amont de la conception des sites et se poursuivre durant toute leur vie virtuelle, dans une démarche d'amélioration continue. De plus, si dans le domaine public on est amené d'une façon ou d'une autre à se plier à des référentiels qualité, des guides de procédures qui encouragent aussi l'auto évaluation, dans le domaine privé, la donne est autre. En effet, le leit-motiv, c'est le légitime retour sur investissement. Même si l'on peut convaincre d'un bénéfice sur le long terme, ce n'est pas suffisant pour rallier les décideurs.
Restreindre les normes et standards et les respecter comme il se doit
Dans une expérimentation en cours, l’idée mise en oeuvre c'est d’abord de restreindre les exigences pour une meilleure accessibilité. Une sorte de minimum vital de normes et standards sans lesquels l'accessibilité universelle serait un leurre. Faire plus vite pour que ça percute plus vite, se plait-il à résumer dans un élan de réalisme. Des règles fondamentales qui amélioreraient l'accessibilité pour les handicapés et tous les autres par ricochet et assureraient dans le même temps la rentabilité des investissements. D'un référentiel en licence libre (open quality standards) qui comprend 217 règles, on a extrait par sondage 50 bonnes pratiques jugées les plus utiles et les plus rentables possibles, règles publiées dans un poster pour Paris Web. Quelques exemples : déclenchement des sons et vidéos par l’utilisateur, mise en pause des animations et clignotements, indication des coordonnées, accusés de réception, fil d'Ariane de la navigation, utilisation exclusive du clavier, pas de popup, contenus avec contraste suffisant avec le fond, etc.
Cette démarche réaliste cadre parfaitement avec la règle d'or de l'édition web : publier tôt, mettre à jour souvent. Car à trop vouloir proposer un produit parfait, on risque de manquer de nombreuses oportunités... et de priver définitivement les utilisateurs de ce que l'on avait préparé pour eux.
Référence
"Accessibilité universelle, efficace et rentable : le défi de la qualité Web." YouTube. n.d. http://www.youtube.com/watch?v=d9dJXdxlX7I
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Crédit photo : Maltsev Semion/shutterstock.com
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