Les phasmes s'invitent en classe

Les carrières scientifiques et techniques n'intéressent pratiquement plus les plus jeunes. C'est un constat réalisé depuis quelques années un peu partout dans le monde. Pourtant, parmi tous les domaines d'emploi, il s'agit d'un de ceux qui offre le plus de postes à pourvoir dans l'avenir. Les chercheurs doivent donc aller dans les établissements scolaires pour promouvoir avec des projets les sciences et, surtout, les métiers de la recherche et de la science.

C'est ce qu'a décidé de faire le CRI (Centre de Recherches Interdisciplinaires) de l'université Paris Descartes en montant des projets variés avec une vingtaine d'écoles pilotes dans la Ville lumière. Cela se résume par « une école, un chercheur, une expérience ». « Les savanturiers » se veulent une étincelle pour déclencher des passions scientifiques chez les élèves du primaire.

Parmi les quelques projets présentés sur le blogue officiel, un de ceux-ci a retenu notre attention puisqu'il implique l'étude d'êtres vivants particuliers. Stéphane Debove, doctorant en biologie de l'évolution de l'École normale supérieure, s'est spécialisé sur des insectes peu familiers pour le grand public : les phasmes. Ces créatures surtout connues pour leur apparence de branches et de feuilles sont d'intéressants sujets d'étude, particulièrement parce qu'elles sont paisibles et faciles à manipuler.

Conséquemment, monsieur Debove travaille en ce moment avec des élèves de CM1 et CM2 du onzième arrondissement de Paris qui observent l'évolution plutôt longue de phasmes. En plus d'analyser leur morphologie, ils pourront répondre aux questions que tout le monde se pose sur les chéleutoptères. Par exemple : les phasmes peuvent-ils changer de couleur ? Combien de mues traversent-ils dans leur existence?

Mais il n'y a pas que les phasmes, dans la vie. Les élèves étudieront aussi des insectes au rythme de vie très rapide. Les collemboles ont un cycle de reproduction de moins d'un mois et vivent au maximum 250 jours. Par contre, contrairement aux phasmes, ils sont très petits et impossibles à manipuler avec ces mains. Les enfants passeront donc à une observation outillée, apprenant à se servir des instruments indispensables aux scientifiques pour en savoir plus sur ce qui est invisible à l'oeil nu ou trop fragile pour nos grosses pattes.

Grâce au fil Twitter, il est possible de suivre le projet qui s'est amorcé au début du mois de novembre 2013. Les élèves ont jusqu'à maintenant préparé un terrarium, ont posé des questions pertinentes ou farfelues sur les phasmes et les ont mesurés, entre autres. Ils ont en outre observé les insectes à la loupe dernièrement. L'expérience leur permet donc aussi d'avoir un contact avec Twitter même si le fil est contrôlé par les savanturiers.

« Les savantures parisiennes » constituent un dispositif intéressant pour intéresser les plus jeunes aux sciences et à l'expérimentation scientifique. En espérant que cette iniatiative suscite à l'avenir davantage d'associations entre des écoles primaires et des chercheurs.

Illustration : bikeriderlondon, shutterstock

Références :

Gervais, Lisa-Marie. "Désintérêt pour la science." Le Devoir. Dernière mise à jour : 16 juin 2011. http://www.ledevoir.com/societe/education/325602/desinteret-pour-la-science.

Savanturiers. "Les savanturiers: Activités de recherche avec des 9-10 ans" Stéphane Debove. Dernière mise à jour : 16 Mai 2016. http://stephanedebove.net/fr/popularization/les-savanturiers-research-activities-with-9-10-years-old-kids/.

Savantures avec Stéphane Debove. Dernière mise à jour : 16 Mai 2016. http://stephanedebove.net/fr/.

Savanturiers Phasme (PhasmesPihet) sur Twitter. Consulté le 5 décembre 2013. https://twitter.com/PhasmesPihet.

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