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Publié le 03 décembre 2013 Mis à jour le 03 décembre 2013

Composer avec le bas débit en FAD

En dépit des progrès réalisés, le continent est toujours sous-connecté et les internautes peinent à accéder à un débit suffisant et fiable

Connected to the network - <a href="http://www.shutterstock.com/gallery-859051p1.html">Oleksandr Lysenko</a> - ShutterStock

La question de l'accessibilité des formations en ligne en Afrique se pose en deux termes : la disponibilité de la ressource, Internet en l'occurrence, d'une part et, d'autre part, son abordabilité c'est-à-dire le coût.

Composer avec le bas débit

Il est clair que toute l'Afrique n'est pas logée à la même enseigne quand se pose cette question ; certains pays, le Ghana et le Kenya par exemple, disposant plus de facilités que d'autres.

Toutefois, d'une manière générale, et ce en dépit des progrès réalisés ou en cours, le continent est toujours sous-connecté et les internautes peinent à accéder à un débit suffisant et fiable. C'est donc avec le bas débit que doit composer la formation à distance. Un défi majeur pour les institutions d'enseignement et un casse-tête pour les apprenants.

Le problème d'accessibilité s'est toujours posé à l'Institut 2iE, un des grands opérateurs de la formation à distance en Afrique francophone avec une offre de onze formations diplômantes et des apprenants issus d'une quarantaine de pays. Au sein de cet Institut, des choix ont été opérés pour tenir compte de ce problème.

Réduire le temps de présence en ligne

Dans le dispositif de formation à distance mis en place en 2007, il était prévu quatre rencontres synchrones obligatoires, des séances de chat au cours desquelles les apprenants pouvaient échanger avec les tuteurs.

Au fil des ans, l'expérience a montré que très peu d'apprenants prenaient part à ces rencontres synchrones. Certains expliquaient leur absence par leur statut de professionnels qui devraient les dispenser d'une assiduité scolaire. Tandis que d'autres, dans une proportion aussi importante, évoquaient des difficultés d'accès à une connexion fiable leur permettant de suivre de bout en bout une séance et d'y participer de manière active.

En réformant le dispositif au cours de cette année, il a été décidé de réduire le temps de présence en ligne. En clair, oui pour faire la formation en ligne avec Internet mais il faut permettre aux apprenants dans la mesure du possible de suivre leur formation hors connexion.

Ainsi, les rencontres synchrones ne sont plus obligatoires et ne constituent plus les moments d'échanges privilégiés autour des modules de cours. Les tuteurs ainsi que les apprenants sont dorénavant encouragés à utiliser au maximum les forums de discussion pour un suivi asynchrone de la formation.

Pour résumer : lorsque l'apprenant dispose d'une connexion acceptable, il pourra se connecter et laisser des questions dans le forum à l'attention des tuteurs qui y répondront de manière globale. Certes, le processus n'est pas encore bien maîtrisé par tous les acteurs mais cela règle un tant soit peu le problème.

Dans cette même dynamique de la réduction du temps de présence en ligne, le choix a été fait de mettre l'accent sur des ressources d'apprentissage facilement téléchargeables par les apprenants. Exit les fichiers audio et vidéo qui mettent des heures à télécharger.

Rendre flexible l'évaluation

Enfin, à l'origine, les évaluations en formation à distance à 2IE se déroulaient en mode présentiel. Ce qui présentaient de nombreuses contraintes en termes d'organisation et de logistique. Lorsque le choix a été fait d'organiser les examens en ligne, les apprenants se devaient de se connecter tous au même moment pour passer les épreuves.

Sachant que le connexion est erratique dans certaines zones, il a été décidé de permettre aux apprenants de passer leur examen à tout moment de la journée. Ceci soulève des questions de fiabilité et d'authentification mais le bilan laisse croire qu'on peut faire confiance en cette modalité.

L'expérience de 2iE est invoquée ici pour soutenir le fait que les dispositifs de formation à distance, surtout ceux dont les publics se trouvent en Afrique, ne peuvent se soustraire aux enjeux d'accès à Internet. Ils se doivent d'en tenir compte dans les mdoalités pédagogiques. Et si tant est que la vocation de tout dispositif de formation en ligne est de rendre l'enseignement et l'apprentissage accessible à son public, on ne peut faire l'économie de la flexibilité.

Références

Guemadji-Gbedemah, Tété Enyon. "Afrique de l'Ouest : une FAD aussi pratique qu'un taxi-brousse." Thot Cursus. Consulté le 3 décembre 2013. http://cursus.edu/dossiers-articles/articles/20228/afrique-ouest-une-fad-aussi-pratique/.

Jeune Afrique Economie. "Top 10 des pays africains les mieux connectés à Internet." Consulté le 3 décembre 2013. http://economie.jeuneafrique.com/regions/international-panafricain/18976-top-10-des-pays-africains-les-mieux-connectes-a-internet.html.

Le Monde.fr. "Google déploie un réseau Internet en Afrique." Consulté le 3 décembre 2013. http://www.lemonde.fr/technologies/article/2013/11/26/google-deploie-un-reseau-internet-en-afrique_3520716_651865.html.


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