Le multimédia va-t-il rejouer les pratiques traditionnelles d'apprentissage
Il semblerait y avoir un jeu de vases communicants entre le lâcher-prise de l'enseignant et l'autonomie des apprenants.
Publié le 25 juin 2013 Mis à jour le 25 juin 2013
Le National Council on Teacher Quality (NCTQ) publie une étude ravageuse portant sur le système de formation des professeurs aux États-Unis.
1 130 institutions, qui forment 99 % des nouveaux professeurs, ont été analysées. Huit ans de travaux et 10 projets pilotes ont servi de base à cette publication. On s’est servi de données connues ayant fait leurs preuves dans le monde de l’éducation pour établir des critères et on a simplement observé qui les mettait en application et les transmettait. On a utilisé une méthodologie simple qui laisse peu de place aux arbitraires.
L’obtention des données a souvent rencontré de fortes résistances et on s’est servi des tribunaux à plusieurs reprises pour les obtenir. Avec pour résultat que le ton de l’étude ne laisse aucun doute sur l’assurance et la confiance du NCTQ dans ses données et dans les recommandations qu’il défend. Il ne doit rien à personne.
Des résultats dérangeants
On sait que de bons étudiants font de meilleurs professeurs que de mauvais étudiants. Alors qui sélectionne les futurs professeurs parmi les 30 % d'étudiants en tête des classements ?
À peine le quart des institutions sélectionnent les futurs professeurs parmi les 50 % meilleurs, alors que les pays dont les systèmes scolaires sont performants et valorisés sélectionnent les leurs parmi les 30% les meilleurs.
On sait que l’expérience d’enseignement dans des classes cosmopolites et nombreuses ne s’acquiert pas en théorie et que le compagnonage avec des professeurs volontaires peu expérimentés ou peu compétents ne donne pas les mêmes résultats que de l’expérience pratique acquise auprès de professeurs compétents dont la tâche est aussi d’accompagner de futurs professeurs. Alors, qui offre des stages ou des ateliers auprès de professeurs d’élite ?
À peine 7 % des programmes s’assurent que les futurs professeurs acquièrent systématiquement des expériences dans des classes menées par des professeurs compétents.
Quelques méthodes d’apprentissage de la lecture offrent d’excellents résultats. Avec un taux d’analphabétisme fonctionnel de 30 % après 12 ans d’étude aux États-Unis, qu’est-ce qui ne va pas ?
3 programmes sur 4 de préparation des professeurs n’enseignent pas de méthodes d’apprentissage de la lecture. À la place on incite les professeurs à développer leur propre approche d’enseignement de la lecture.
et la liste continue, autant sur les contenus que sur les méthodes de gestion des classes...
Au final, seuls quatre programmes méritent un «4 étoiles» et moins de 10 % un "3 étoiles". La plupart ne «donnent pas aux aspirants professeurs une retour adéquat sur leur investissement en temps et en argent».
Bien sur quelques critiques ont été émises sur les critères utilisés, mais globalement on reconnait que le rapport est fondé, qu'on ne prépare pas très bien les futurs professeurs à leurs défis concrets sur le terrain et que l’importance de l’enjeu pour l’avenir valait bien la peine que l’on s’en occupe.
L'objectif itinitial de l'initiative du NCTQ « Apporter une nouvelle vie dans l'enseignement en commencant par le début » est bien engagé.
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Teacher Prep Review 2013 Report - http://nctq.org/dmsStage/Teacher_Prep_Review_2013_Report
Le rapport résumé - http://www.nctq.org/dmsView/Teacher_Prep_Review_executive_summary
Méthodologie
Le classement - 2013 Teacher Prep Ratings
Article : Teacher preparation programs an ‘industry of mediocrity’ dans eClassRoom News - 19 juin 2013
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