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Publié le 18 juin 2013 Mis à jour le 18 juin 2013

Entreprendre en France, a foolish idea ?

Qui serait assez fou pour préférer Paris à la Silicon Valley avec un projet de business high tech ? L'idée mérite pourtant d'être considérée. Et ce sont les Américains qui le disent.

Imaginez : vous avez une idée de startup dans les TIC, et on vous donne à choisir entre une installation dans la Silicon Valley, et une autre à Paris, France. Où allez-vous ?

Vous avez peut-être tort. Car la France n'est plus seulement le pays des 365 fromages, du bon vin et de la mauvaise humeur permanente. C'est aussi un pays dans lequel la connexion Internet à haut débit est plutôt plus rapide qu'ailleurs, pour deux fois moins cher qu'aux Etats-Unis; un pays dans lequel les pouvoirs publics co-financent volontiers les entreprises innovantes; un pays à la culture geek de plus en plus affirmée, où d'excellents ingénieurs en informatique sont formés dans d'excellentes universités et écoles. La France est le pays de Vente-Privée, Price Minister, Pearltrees, Netvibes, Meetic, Free, BlueKiwi, j'en passe et des meilleures.

Allons bon, devez-vous penser : voilà que la rédac chef pique une crise d'identité, à force de naviguer sur le web nord-américain à longueur de journée. Eh bien, pas du tout : ce sont des Américains et des Britanniques qui vantent ainsi les mérites de la France comme terre d'accueil des startups technos. 

La France, terre de startups

 

Déjà en 2010, on trouvait sur Readwrite.com un très long article détaillant tous les avantages qu'il y avait, pour un web-entrepreneur, à s'installer en France. L'action de l'état français y était saluée en ces termes : "La France n'est pas un pays socialiste, mais c'est un pays socialisé, et l'état français donne beaucoup en retour des impôts qu'il perçoit". Mais la puissance publique n'est pas seule à soutenir la création d'entreprise en France. De très nombreux incubateurs et accélérateurs acompagnent le néo-entrepreneur. Et les capital-risqueurs, dont la fortune est souvent issue du net, ont fait leur apparition. 

En 2011, L'édition britannique de Wired mentionnait elle aussi Paris comme une des "Europe's hottest startups capitals" et insistait sur l'engagement des barons français du net en faveur des jeunes entrepreneurs. Xavier Niel, patron de Free/Illiad, a co-fondé KIMA Ventures, qui inevestit en moyenne dans deux startups chaque semaine. Marc Simonici, créateur de meetic.com, a lancé pour sa part Jaina Capital, un fond d'investissement lui aussi orienté vers les startups technos. Même chose pour Pierre Kosciusko-Morizet, fondateur de Price Minister, site de vente en ligne entre particuliers revendu au groupe japonais Rakuten pour 200 millions d'euros.

Les plus grosses entreprises du web débarquent elles aussi à Paris, pour y fonder des incubateurs. Google ouvrira à la prochaine rentrée un espace startup dans le Silicon Sentier parisien, nous apprend Roxanne Varza, Californienne naviguant désormais entre Paris et Londres, sur son blog TechBaguette. Et Microsoft y ouvrira un espace Spark permettant à des entrepreneurs sélectionnés d'être accompagnés pendant 12 semaines, pour un prix modique.

La carte réalisée par TechList, mentionnée par R. Varza, nous montre d'ailleurs qu'il n'y a pas qu'à Paris qu'on trouve des incubateurs et des pépinières de startups. Mais Paris reste un mot magique pour bien des Américains, quitte à ce qu'ils découvrent ensuite que le haut débit ne s'arrête pas aux portes de la capitale et qu'on travaille parfaitement bien dans la totalité des régions françaises, sans devoir supporter les loyers parisiens et en profitant du TGV pour se rendre dans les derniers salons où l'on cause...

Gare à la bureaucratie !

 

Le revers de cette belle médaille hyper-connectée, c'est bien sûr la bureaucratie française, que doit affronter tout créateur d'entreprise. Les Français y sont habitués, mais c'est un choc pour bien des étrangers. À la fin de l'année 2012, Wessel Kooyman décrivait sur le blog Cole Street les étapes de la création d'une entreprise en France. Rien d'extraordinaire sinon un goût prononcé pour le papier et la rencontre en face à face, en-dehors de ce qui s'avère être un véritable frein : le peu de goût des banques françaises pour les entrepreneurs. Les très nombreux commentaires au billet, émanant tant d'Américains que de Français, confirment cet état de faits. 

Pour qui voudrait se lancer dans le tech-business hors de chez lui, la France n'est certainement pas un mauvais choix. Mais pour affronter les particularités administratives du pays, un conseil : ayez un associé français ! 

RÉFÉRENCES :

ReadWrite. "Never Mind the Valley: Here's Paris – ReadWrite." 2 septembre 2010. http://readwrite.com/2010/09/02/never-mind-the-valley-heres-paris#awesm=~o97p9gUiBsJqpH.

Meideiros, Joao. "Europe's hottest startup capitals: Paris." Wired UK. 15 août 2011. http://www.wired.co.uk/magazine/archive/2011/09/european-startups/paris.

Varza, Roxanne. "Oh French Startup Crowd, You’re Growing Up!" TechBaguette. Last modified 12 février 2013. http://techbaguette.com/2013/02/12/growing-up/.

Kooyman, Wessel. "Starting your first business in France? Here are the steps, and some great tips!" Cole Street. 24 décembre 2012. http://www.colestreet.com/starting-your-first-business-in-france-here-are-the-steps-and-some-great-tips/.

Illustration : La Cantine, dans le quartier du Silicon Sentier à Paris cc licensed ( BY ) flickr photo shared by SiliconManiacs


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