Podcasts gratuits pour apprendre les langues européennes
Voici un répertoire de sites qui proposent gratuitement des flux de fichiers audio (ou vidéo) pour l’apprentissage de l’anglais, du français, de l’espagnol et d'autres langues.
Publié le 25 mai 2013 Mis à jour le 25 mai 2013
Près de 6000 langues sont parlées sur notre planète. L'Afrique en compte environ 2000 qui véhiculent son patrimoine culturel. Sa fierté eût été plus grande encore si toutes ces langues étaient effectivement pratiquées, mais l'ouvrage, fruit d'une longue résignation, consiste aujourd'hui à dresser la liste de nos langues déjà mortes, des langues moribondes et de celles qui courent vers leur totale extinction au profit des langues occidentales. Ce triste constat a conduit de nombreux organismes internationaux à réagir pour préserver ce patrimoine exclusif. Ainsi, avec l'aide multilatérale, l'Académie des langues africaines, Acalan, tente de sauvegarder, à tous les plans, notre immense richesse linguistique. Elle a "pour mandat de développer et de promouvoir l'utilisation des langues africaines dans tous les domaines de la société".
La difficulté première est de voir les enfants pratiquer ces langues pour les perpétuer. L'enseignement massif, actualisé et modernisé complèterait ainsi l'action des parents soucieux de transmettre la culture linguistique à une génration résolument tournée vers l'extérieur. Thot a plusieurs fois abordé cette thématique et l'a généralisée. La large fracture numérique entre les grandes et les petites langues était nette, mais, aujourd'hui, elle se réduit progressivement, les problèmes techniques ayant été résolus. Avec ces avancées technologiques, de grands efforts ont été enregistrés. Ainsi, en est-il de la traduction du dictionnaire informatique en wolof, des initiatives sur l'enseignement des langues locales par internet, d'éditions de Wikipedia en bambara et en fulfulde; de même dispose-t-on de logiciels libres en swahili et dans d'autres langues africaines. Les progiciels de Bourbeau auront beaucoup aidé au développement de nos langues sur Internet, quoique la SIL contribue à la description et à la réalisation des symboles. En réalité, ces efforts proviennent tous, on le voit, des organismes étrangers. Les rares initiatives locales sont étouffées dans l'oeuf. Les productions réalisées au bénéfice de l'enseignement de nos langues en ligne sont soutenues de l'extérieur : le sango en RCA, le lingala au Congo et, d'une manière générale, tous les dictionnaires lexilogos ont été réalisés par des érudits occidentaux qui se sont pris de passion pour les langues des peuples qu'ils côtoyaient. Des mesures politiques sont suggérées de l'extérieur à l'exemple de l'Unesco, de l'Adea, de l'AUF, etc.
Heureusement, depuis quelques années les politiques endogènes ont pris le relais en rendant obligatoires les cours d'informatique dans les écoles et les lycées, en y rendant également obligatoires l'apprentissage et l'enseignement des langues locales, en décrétant enfin des mesures incitatives pour l'utilisation des Tic dans nos langues et dans les langues étrangères. L'implication, à ce niveau, des centres de recherche comme le Cerdotola, (Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines) contribue à la facilitation de la préservation des langues qui sont alors décrites et standardisées dans les universités et dans les Ecoles normales comme celle de Yaoundé.
Chaque pays possède-t-il donc les infrastructures nécessaires à la mise en oeuvre effective de ces idées ? Combien de pays dispensent des cours en ligne sans transiter par des partenaires ? Combien de pays, en Afrique francophone, ont choisi des langues locales comme langues officielles uniques ? Combien d'entre eux ont formé une expertise nationale pour ce nouveau type d'enseignement en langues locales ? La grande question des parents concerne le véritable intérêt de leur enfant à apprendre une langue locale si celle-ci ne lui garantit pas le bien-être. C'est la problématique du statut réel des langues maternelles africaines qui ne se parlent pas dans des assemblées internationales et dont la méconnaissance n'aboutit à aucun développement, problème crucial qui intrigue l'Afrique.
La cohérence des politiques implique toutefois un développement simultané et harmonieux entre l'aménagement linguistique, l'Education nationale, le développement des Tic et la mise en place d'un dispositif national d'EAD qui tisse une toile territoriale. De nos jours, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique centrale et l'Afrique australe bénéficient de la fibre optique. Elle est censée faire baisser les coûts de connexion Internet en vue du développement intégral en adéquation avec les OMD et le projet connecter l'Afrique dont on ignore le statut actuel et les enjeux. Par ailleurs, l'invasion des smartphones, des tablettes et des réseaux sociaux peuvent, pour l'éducation et l'instruction de tous (villes, villages, etc.), utiliser les langues locales qui peuvent aisément s'enseigner dans le télécentres.
Le choix le plus difficile concerne la décision d'officialiser nos langues, de les associer à l'éducation et des les mettres au service du plus grand nombre par l'enseignement, à travers une formation en ligne officielle, diplomante, certificative et qualifiante. On trouve difficilement des instituts qui oeuvrent dans ce sens. Seules des associations privées l'appliquent minimalement dans le cadre de la diaspora, désireuse d'initier les jeunes nés à l'extérieur, aux langues et aux cultures du pays. La coopération multilatérale, une fois de plus, vient aider à la réalisation de ces voeux. Ainsi, en dehors de l'établissement des structures relatives aux langues transfrontalières, l'Ifadem, déjà présenté dans ces colonnes, s'allie au projet Elan Afrique, pour former les maîtres à distance à l'enseignement du français, mais aussi à l'enseignement des langues africaines. C'est l'une des voies du salut. Les maîtres seront formés aux langues officielles et locales en ligne, et ils démultiplieront cette formation à leurs élèves.
Illustration : Pal Teravagimov / Shutterstock.com
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