Publié le 30 avril 2013 Mis à jour le 30 avril 2013
Participer à la vie sociopolitique de son pays, avoir son mot à dire dans les affaires économiques, jouir de ses droits civiques, vivre en démocratie, ça sonne si bien mais comme ça semble utopique au vu de certaines réalités de par le monde où le déni de la démocratie et des droits de l'homme est monnaie courante. Les ONG, associations civiles, syndicats et groupes de soutien aux causes de liberté font pression sur les gouvernants non seulement pour contrecarrer les abus mais aussi pour impulser à leur tour des dynamiques de régulation et de changement au profit des masses populaires et ce dans le respect de l'environnement et avec une optique de développement durable.
Les Forums sociaux, à tous les niveaux (régional, national, thématique, mondial) recherchent des alternatives contre l'hégémonie des Grands de ce monde, contre le mode d'organisation vertical des pouvoirs publics et oeuvrent pour l'instauration des solutions préconisées précisément par les acteurs sociaux qui n'ont pas toujours droit au chapitre vu que leurs appels sont trop souvent inaudibles dans les instances officielles.
Le Forum Social Mondial (FSM) est une tribune de rencontre ouverte visant à approfondir la réflexion sur les thèmes ayant trait à la démocratie et à la mondialisation solidaire qui respecte les droits universels de l’homme dans toutes les nations du monde.
Le FSM a déjà un riche passé : après trois éditions au Brésil, il a eu lieu à Mumbai (en Inde, 2004), à Bamako (Mali, 2006), à Karachi (Pakistan, 2006), au Caracas (Vénézuela, 2006), à Nairobi (Kenya, 2007), à Belem (Brésil, 2009), à Dakar (Sénégal, 2011).
L'édition FSM 2013 a eu lieu en Tunisie du mardi 26 au dimanche 31 mars. Le choix du pays d'accueil n'est pas anodin ni d'ailleurs celui du slogan principal qui préside à tous les événements du forum : "dignité". Ce slogan reprend les revendications des jeunes des révolutions arabes "travail - liberté - dignité" quand les rebelles, tête haute et convaincus de leurs bons droits étaient unis en dehors de toute coloration politique ou religieuse. Ces jeunes ont redonné confiance à tous les exclus de la terre et ont mis l'accent sur les valeurs de citoyenneté qui font de chacun de nous un acteur à part entière au sein des diverses communautés, si arbitraires soient elles. Le FSM 2013 représente une formidable ouverture pour la société civile tunisienne et un ralliement de tous les militants pour un mieux être social des laissés pour compte.
La mobilisation a été énorme et à la mesure des attentes de changement après deux années d'avancées sur la voie de la démocratie certes mais aussi d'atermoiements inattendus, de désillusions lamentables : 62 000 participants, 4578 organisations de 128 pays, d’innombrables associations tunisiennes. Du côté des activités : 1000 ateliers, 70 spectacles musicaux, 100 films, en plus de 50 expositions et d’autres activités dont les plus marquantes ont été des manifestations de rue. En effet, l’ouverture et la clôture des travaux ont été ponctuées de grandes marches qui affirment la conquête définitive de la rue par les contestations sociales.
Comme il se doit, le FSM n’a pas de caractère délibératif et il n’y a pas de document final. C’est plutôt un processus de réflexion au niveau mondial. Le but est de chercher des alternatives au modèle socioéconomique actuel et faire le contrepoids à l'hégémonie des puissants. Consultez les projets et contributions de la société civile, formidable inspiration par les génies croisés du monde entier.
Le site du forum social mondial 2013 : http://www.fsm2013.org/
Entretien avec Chico Whitaker, co-fondateur du forum social mondial, qui fait un bilan après 12 éditions : http://www.fsm2013.org/fr/node/6600
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