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Publié le 07 avril 2013 Mis à jour le 07 avril 2013

Les sciences à pleines mains

« Hacker » la science pour la rendre plus ludique, plus concrète et moins secrète

La culture ds sciences expéirmentales est basée sur la rigueur et l'observation. Mais alors qu'on déplore un manque de vocations sciantifiques chez les jeunes, nombre de recherches scientifiques semblent se déruler dans des bunkers dont les portes ne s'ouvrent qu'à quelques élus triés sur le volet. Paradoxalement, avec son culte du secret et de l'excellence, la science est en train de se transformer en religion organisée. 

Une culture du secret



Le 12 janvier dernier, Aaron Swartz, cofondateur de Reddit et cocréateur des flux RSS, s'est suicidé. Il faisait face à des accusations pour avoir « hacké » la banque de données de JSTOR et ainsi avoir libéré l'accès à plus de 4 millions d'articles scientifiques, dont un certain nombre faisait partie du domaine public. Et si le site en question a abandonné les charges contre lui et modifié sa philosophie de publication à la suite de ce piratage, le FBI et la justice américaine n'allaient pas laisser passer cette chance de mettre derrière les barreaux un pirate informatique. Ce qui a conduit Aaron Swartz au geste tragique.

Car si la méthode de Swartz pour libérer ces articles est discutable, elle pose néanmoins une question importante : comment justifier qu'aujourd'hui encore de nombreuses revues scientifiques soient réticentes à partager les articles avec le plus grand nombre ? Et ceci, même quand il s'agit d'articles du domaine public. On conçoit aisément l'argument de rentabilité, mais cette pratique n'est-elle pas en totale contradiction avec la mission fondamentale des éiteurs scientifiques, qui est de diffuser le plus largement possible les résultats des expérimentations et découvertes des chercheurs ? Pas étonnant dans ce contexte que naisse l'initiative de « science libre ». À la manière des programmeurs informatiques créateurs de logiciels, des scientifiques cherchent un moyen leur permettant à la fois de vivre de la publication de leurs recherches tout en offrant à tous la chance de lire leurs articles sans avoir à débourser un sou. Le mouvement est jeune (novembre 2012), mais il sera intéressant de voir comment il progressera.

Un peu plus d'expérimentation et de ludisme



Mais la révolution des esprits ne doit pas s'arrêter à la publication. Pour Rayna Stamboliyska, auteure d'un très intéressant article initialement publié sur le site d'Al-Jazeera et traduit sur Framablog, l'accès aux sciences doit être possible dès le plus jeune âge, dans les écoles. En effet, la science ne devrait pas être simplement perçue comme un socle de connaissances transmis aux enfants pour qu'ils l'absorbent comme des éponges.

Les établissements scolaires devraient multiplier les possibilités de jouer avec les science. Et si l'on ne peut tout faire dans des laboratoirtes scolaires modestement dotés, on pzut en revanche se tourner vers toute une panoplie de jeux sérieux, parmi lesquels certains touchent à différents domaines scientifiques. On peut par exemple créer une lignée de créatures, jouer avec des machines, etc. Ces jeux sont remplis de références et de connaissances sur la biologie, la physique, la génétique, la géologie, etc. Et que dire des amateurs qui voient une application pédagogique à Angry Birds, jeu vidéo ultra populaire ? Ces façons d'apprendre la science sont loin d'être honteuses, au contraire. Elles sont parfois bien plus efficaces que de longs discours magistraux et l'observation de schémas statiques dans un livre.

Stamboliyska va plus loin et préconise le recours systématique à l'expérimentation scientifique. Certes, il y a des phases expérimentales dans les laboratoires scolaires. Mais l'auteure prône un renversement complet des priorités : la phase expérimentale devrait occuper l'essentiel du temps, la théorie servant seulement à synthétiser et compléter ce qui a été découvert par le biais de l'expérimentation. Ce qui s'approcherait de la démarche réelle de bien des chercheurs, qui posent une hypothèse, mènent des expérimentations et synthétisent ensuite ce qu'ils ont provoqué et/ou observé. 

Pour que la culture scientifique s'impose dans nos sociétés, il faut que le plus grand nombre ait l'occasion de se frotter aux différentes sciences. Et pour y arriver, il faudra que la communauté scientifique accepte de se laisser « hacker » en partageant davantage ses découvertes et en acceptant qu'il y ait une place pour l'apprentissage des sciences par le jeu et l'expérimentation.

« Pourquoi nous avons besoin de jouer, partager et bidouiller la science », Rayna Stamboliyska, traduit sur Framablog, 3 avril 2013

Crédit image: Angela Waye, shutterstock


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