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Publié le 31 mars 2013 Mis à jour le 31 mars 2013

Décoder un stagiaire, vous pouvez le faire

La génération Y n'a aucun problème à user des expressions familières dans les milieux professionnels. Il est donc important de savoir les décoder.

Votre entreprise est au sommet. Vous espérez figurer prochainement au CAC 40. Vos employés se dévouent entièrement au succès de la compagnie. Et pourtant, erre dans vos bureaux ce jeune homme d'une vingtaine d'années qui vous aborde de façon plutôt cavalière. Non seulement son ton est plus que familier, mais il semble parler un langage sorti tout droit d'un des films du Seigneur des Anneaux. Pas de panique! Vous êtes en contact avec un stagiaire. Son souhait est de se former pour éventuellement travailler au sein d'une entreprise telle la vôtre.

Mais qu'est-ce que ce langage?

Je sais, il utilise des expressions tellement étranges. Parfois, il vous traite de « bolosse » en vous fusillant du regard. Quand vous lui intimez d'accomplir une tâche, il dit qu'il le met sur sa « todo list ». Il se permet même d'ajouter énergétiquement que « c'est frais » et, de temps à autre, il semble agacé et affirme haut et fort que « c'est cheum ». Vous en seriez presque à vous demander s'il ne souffre pas d'un trouble du langage. Et pourtant, non. D'ailleurs, il n'est pas le seul à parler de la sorte. Comme le confirme cet article du magazine Challenges, les membres de la génération Y ne sont pas gênés d'employer un vocabulaire plutôt familier sur les lieux de travail.

Julien Pouget, auteur du livre « Intégrer et manager la génération Y », a noté que ces jeunes gens s'expriment de façon beaucoup plus libre que leurs aînés et n'hésitent pas à exposer clairement le fond de leur pensée. Cela vous choque, je le sais : vous avez appris à attendre d'être bien intégré à une entreprise avant d'oser parler un peu plus librement en présence de vos collègues et vos supérieurs. Mais voilà, chez les Y, la frontière entre langage privé et langage professionnel n'existe presque plus. Évidemment, cela conduit à des quiproquos qui, bien qu'amusants dans un sketch humoristique, sont porteurs de tensions et d'incompréhensions dans votre entreprise. Après tout, il peut être stressant de voir sa jeune assistante répondre ainsi à un important client : « Wesh, c'est Sandrine ! Comment je peux vous aider ? »

Je comprends votre malaise. Il faudrait bien que ces jeunes gens apprennent qu'il y a une différence entre la conversation autour de la machine à café et celle que l'on tient avec un client. Pourtant, sans vouloir vous faire la leçon, peut-être devriez-vous vous intéresser à ce langage afin de créer des liens avec cette nouvelle génération de travailleurs. Après tout, vous ne souhaiteriez tout de même pas que ces jeunes gens se mettent à vous « clasher » — pardon, médire sur votre compte – dans les couloirs ou pire, sur Internet!

Comment le comprendre?

Évidemment, pour vous aider à les décoder, vous pouvez utiliser les listes de vocabulaire « des Y » sur la Toile. Certaines reprennent les expressions argotiques les plus liées au monde professionnel. Mais c'est dans le magazine Challenges que vous trouverez les expressions les plus courantes à notre époque. Car il faut savoir que le langage de la jeunesse mue plus rapidement que bien des espèces de serpent. Ne paniquez pas! Si un très jeune collègue vous lance une expression qui ne se retrouve pas dans ces listes, rien ne vous empêche de demander la signification au jeune homme. Mais si, vous pouvez le faire! Ne vous fiez pas à ce long soupir et à ce regard quelque peu méprisant. Certes, il vous juge, mais au fond de lui, il sera content que vous essayiez de communiquer avec lui et de vous apprendre quelque chose.

Et puis, vous êtes un peu hypocrite de critiquer son langage. Comme le rappelle de façon humoristique le site Wepulp, vous employez vous aussi une langue codée lorsque vous l'accueillez au sein de vos troupes. Ne lui promettez-vous pas des tâches enrichissantes quand, en fait, vous savez très bien qu'il servira le café et fera les photocopies? Ne lui dites-vous pas qu'il obtiendra possiblement un CDI à la fin de son stage... plutôt qu'un contrat de 3 mois sur un poste sous-qualifié au vu de sa formation?

« Comment décoder ce que disent les stagiaires d'aujourd'hui », Laurent Calixte, Challenges, 15 mars 2013

Source image: Sebastian Gauert, Shutterstock


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