Repérer les stéréotypes : un exercice très... stéréotypé
Dans l'enseignement des langues, le catalogue des clichés et des préjugés sur les identités nationales est devenu un exercice obligé qui oublie souvent les complexités contemporaines.
Publié le 26 mars 2013 Mis à jour le 26 mars 2013
De tout temps, on a vanté les mérites de la socialisation et chacun de nous dans son cercle familial, son domaine professionnel, son milieu social tisse et cultive des relations qui permettent son intégration et son épanouissement. Je me targuais d'avoir quantité d'amis, notamment dans mon entourage professionnel, tous prêts à me soutenir au besoin et pour lesquels j'avais les mêmes dispositions. Alors qu"aujourd'hui, les "amis" se comptent par 3 ou 4 chiffres, on les catégorise à volonté, on ne les perd pas de vue, on peut aussi en changer sans être taxé de faillir à l'amitié et engranger les relations sur la toile au gré des besoins de nos projets professionnels. La communication et la collaboration sont si fluides qu"elles encouragent et suscitent la création au niveau des idées, des productions, des types d'interaction, etc. Jamais l'innovation en général et dans le milieu éducatif en particulier, n'a eu un terrain aussi fertile que celui des réseaux sociaux tels que mis en forme par l'Internet et le web.
Une toute récente conférence de Marcel Lebrun sur la thématique Apprendre et enseigner avec les réseaux sociaux : engluage sur la toile ou ouverture sur le monde ? nous fait entrer de plain-pied dans ce monde des réseaux sociaux. Le Web 1.0, le web 2.0, the "world of datas" ou l'enchevêtrement des données, le savoir élaboré collectivement par des contributeurs bénévoles comme pour Wikipédia par exemple, est-ce une hypertrophie des interactions sans conséquences sérieuses ou une évolution certaine et un changement qualitatif dans la construction des connaissances ?
Entre engluage et ouverture, Marcel Lebrun penche résolument pour l'ouverture et s'en explique. Les théoriciens de l'apprentissage depuis Ibn Khaldoun jusqu'à Bandura en passant par Vigotsky ont mis l'accent sur la co-construction des connaissances et le rôle de l'interaction et de la valorisation par la tâche durant l'apprentissage au sein d'un groupe. Le connectivisme pour sa part a mis l'accent sur le chagement total de nos façons de penser et de faire depuis que les TIC se sont imposées à nous. Les Mooc et les PLE, Twitter et Facebook, Google+, la curation des données, les mille-et un outils, environnements d'apprentissage, autant de signes de la révolution en cours. Marcel Lebrun nous le rappelle, c'est la génération C, les digital natives nés entre 1984 et 1996 qui communiquent, collaborent, créent avec les moyens technologiques de leur époque et bousculent leurs aînés appelés à parler le même langage. Mais cette capacité n'est pas innée, et les aînés justement fpont encore d'excellents éducateurs, y compris dans le monde des Tice, pour des jeunes qui n"y voient souvent qu'un espace de loisirs sans limite.
L'utilisation des réseaux sociaux à l'école est illustrée par plusieurs exemples avec une mention particulière au concept de « flipped classroom » ou « classe inversée » qui est une méthode pédagogique où la partie transmissive de l’enseignement (exposé, consignes, protocole,…) se fait « à distance » en préalable à une séance en présence, notamment à l’aide des technologies (ex. : vidéo en ligne du cours, lecture de documents papier, préparation d’exercice,…) et où l’apprentissage basé sur les activités et les interactions se fait « en présence » (ex. : échanges entre l’enseignant et les étudiants et entre pairs, projet de groupe, activité de laboratoire, séminaire,…).(Antoine Defise et Marcel Lebrun). L'hybridation des apprentissages et de la formation offre aussi pour sa part un grand potentiel lié à une nouvelle considération des paires de concepts telles que présence/distance, enseigner/apprendre, espace/temps.
La présentation de Marcel Lebrun est exhaustive et claire. Soyez au fait des enjeux des réseaux sociaux du numérique en général à l'école en consultant aussi le blog de l'auteur.
Apprendre et enseigner avec les réseaux sociaux : engluage sur la toile ou ouverture sur le monde ?, Marcel Lebrun, 20 mars 2013
Image d'illustration : Adchariyaphot/shutterstock.com
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