Publié le 19 mars 2013 Mis à jour le 19 mars 2013
Nicolas Roland mène une recherche à l'université libre de Bruxelles sur l'intégration des médias numériques dans les stratégies d'apprentissage des étudiants du supérieur. Sur son blog Hypomnematon, il a publié le 9 mars dernier un billet dans lequel il souligne que les réseaux sociaux et les applications qui soutiennent le travail collaboratif tiennent une place centrale dans les environnements d'apprentissage personnesl des étudiants.
De quels réseaux sociaux parle Nicolas Roland ? Essentiellement de Facebook. En dehors des usages de loisir, ce réseau est utilisé de trois manières différentes :
- Pour diffuser de l'information factuelle entre étudiants d'un même groupe, telle qu'un changement d'horaire ou de salle. N. Roland précise que les informations de ce type sont bien sûr présentes sur l'espace de travail académique de l'étudiant (son ENT), mais qu'elles sont systématiquement reprises sur Facebook, tout simplement parce que c'est là que se trouvent les étudiants...
- Pour s'entraider, notamment en période d'examens. Des groupes s'organisent, dont les membres se posent questions et réponses sur les contenus. Les étudiants apprécient les réponses données ici car, dit N. Roland, elles sont "socialement enrichies". Comprenez qu'elles ne viennent pas d'une seule source, et donc qu'elles abordent toutes les facettes d'un problème.
- Pour collecter des documents complémentaires. La préparation à l'examen passe aussi par l'identificaiton de nouvelles références. Articles et vidéos sont mis en commun sur Facebook et bénéficient donc à tous.
N. Roland constate également, et manifestement avec une certaine surprise, que les étudiants qu'il a interrogés n'utilisent absolument pas Twitter comme outil de travail.
À coté de Facebook, les étudiants utilisent beaucoup les applications informatiques qui leur permettent de travailler ensemble : Dropbox pour stocker de gros fichiers et les mettre à disposition de tous, Google Document pour créer des documents collectifs, et Skype pour la communication synchrone à distance. Le partage de notes de cours est certes une pratique ancienne chez les étudiants, mais elle est renouvelée avec les outils numériques qui permettent la prise de note collaborative en direct et un partage facile et sans frais. N. Roland dit avoir vu une confirmation de ces constats dans la présentation d'Unishared, réalisée à TedX Paris Universités par son créateur, Clément Delangue (présentation intégrée au billet de N. Roland). Unishared permet non seulement de prendre des notes de cours de manière collaborative, mais aussi de les partager avec la comunauté sur un site dédié, de manière à ce qu'elles soient encore enrichies.
Clairement, les étudiants (ou du moins certains d'entre eux) utilisent les outils numériques pour communiquer sur leurs études et apprendre, ensemble. Le partage est naturel, évident, ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes aux enseignants et surtout au dispositif universitaire lui-même. L'absence de barrière entre le dedans et le dehors, le savoir produit de manière collaborative, ne sont pas des notions admises, à l'heure actuelle, dans la majorité des établissements d'enseignement supérieur. Des recherches comme celle que mène actuellement Nicolas Roland permettront sans doute de mesurer leur ampleur et de préparer des réponses adaptées.
Roland N. : Nouvelles générations et médias socio-numériques. Hypomnematon, 9 mars 2013.
Illustration : goodluz, Shutterstock.com
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