Dans un article récent (Lumières! Action! Résumé!) Affaires Universitaires s’est intéressé à l’utilisation de plus en plus fréquente des vidéos accompagnant des papiers scientifiques diffusés par les revues savantes.
Depuis plusieurs années, les sites des revues scientifiques grand public, que ce soit Scientific American, Science et Avenir exploitent l‘attrait des vidéos; mais qu’est-ce qui pousse des revues plus spécialisées et à faible tirage à diffuser des vidéos sur des sujets comme «La corticogénèse des cellules souches pluripotentes» qui obtiendront dans leur carrière tout au plus 2 000 vues ?
«Les vidéos permettent de décrire des phénomènes dynamiques qui sont bien trop complexes, trop inhabituels et trop informatifs pour pouvoir les mettre en mots et en images bidimensionnelles sur papier»
Voilà, l’essentiel est dit du côté scientifique, mais un autre effet est aussi réel que celui de l’enrichissement de la compréhension : l’effet vidéo-clip. Si on ne trouve plus de succès musical qui ne soit accompagné d’un vidéo et d’un ensemble de supports connexes numériques pour accroître sa présence dans les médias, faciliter son indexation dans les baladeurs et animer la conversation sur les réseaux, on conçoit très bien que le même effet soit possible pour des oeuvres scientifiques.
Être reconnu = valeur
Le nombre de citations d’un papier scientifique est régulièrement utilisé comme critère objectif d’évaluation de la recherche, des chercheurs et même des institutions. Plus vous êtes cité, plus votre prestige et votre influence sont grands et vos honoraires ou vos fonds de recherche croissent en conséquence.
À partir de là, l’équation est simple : un bon vidéo sera vu par plus de personnes qu’il y en a qui liront le texte; ceux-ci en parleront sur les réseaux et ces vidéos ajoutent une couche de liens que les moteurs de recherche comptabilisent... Un lien vers un vidéo se partage facilement et les vidéos sont mieux vulgarisés que la plupart des textes. L’attention portée à certains travaux peut pénétrer le cercle des initiés et de là conduire tout le monde en communication à une autre échelle.
Certains départements et chercheurs ont compris que la survie même de leur laboratoire dépendait en bonne partie de la diffusion de leurs résultats et que ça valait bien la peine d’investir un part substantielle de leur temps et de leurs efforts à montrer ce qu’ils font.
Quand c’est la direction de l’université ou du centre de recherche qui l’a également compris, des professionnels du tournage sont alors mis à contribution et la qualité des productions fait un bond, tout comme le nombre de vues.
Les revues savantes mettent d’autant plus facilement en avant les publications qui sont accompagnées de vidéo si ceux-ci sont de qualité. Et la compétition est lancée. Pour peu qu’une recherche soit valable, il sera bientôt la norme que de l’accompagner d’un vidéo; une simple question de valeur.
Lumières! Action! Résumé! - La publication scientifique se tourne vers la vidéo. - Affaires universitaires
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