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Publié le 13 janvier 2013 Mis à jour le 13 janvier 2013

Comment financer les MOOC ?

Comment les MOOC peuvent-ils demeurer gratuits ? Plusieurs modèles économiques sont testés par les différentes plateformes américaines.

Les MOOC (Massive open online course) sont de plus en plus populaires sur la toile, particulièrement aux États-Unis. Des millions d'étudiants de cours dispensés par des formateurs experts, travaillant parfois pour de célèbres universités dont l'autre caractéristique, en plus de la réputation, était jusqu'à une époque récente, le coût astronmique de l'inscription. 

Les plateformes telles que Coursera, edX, Udacity, etc. donnent de la visibilité aux MOOC et aux établissements qui les proposent gratuitement. Mais qui dit gratuité pour l'utilisateur final ne dit pas gratuité de production : les MOOC ont un coût à la fois technique (serveurs, développement d'applications) et pédagogique (rémunération des enseignants et assistants animant les travaux dirigés, scénarisation des cours et enregistrements vidéo, etc.). Certes, en Amérique du Nord, les fondations ont financé la création des MOOC et des plateformes avec des millions de dollars. Pas suffisamment toutefois pour assurer le financement de tous les développements à venir. Et faire payer les participants, comme au bon vieux temps de l'enseignement tout en présence, c'est risquer une perte considérable d'affluence.

Créer une valeur ajoutée payante

 
Alors, comment financer les MOOC ? Pour l'instant, il n'y a pas de réponse claire. Chacun essaie à sa manière de trouver des façons de le faire sans toucher à la gratuité des cours. Une tendance se dessine pourtant : il s'agit de proposer de la valeur ajoutée payante, en plus des contenus, de la plateforme et de la communauté. Examinons quelques iitiatives allant dans ce sens.

Udacity a ouvert un portail de recrutement, couplé à sa plateforme de cours. 350 compagnies américaines s'y sont inscrites. Les entreprises qui identifient, parmi les particpants aux MOOC, des personnes qu'elles souhaitent recruter paient un certain montant.

EdX (plateforme de MOOC créée par le MIT, désormais rejoint par 5 autres universités américaines prestigieuses) propose un dispositif différent : les entreprises peuvent y acheter de l'espace de formation. 

Certaines institutions comptent sur des examens supervisés payants pour se financer. En effet, comme nous le disions récemment, si l'étudiant veut passer un examen pour obtenir les crédits du cours suivi, il doit payer un léger montant. Il reste maintenant à savoir si cette stratégie de financement suffira à couvrir les frais de conception et de diffusion d'un MOOC, sachant qu'actuellement seuls 10 % des participants parviennent jusqu'au bout du cours. Mais la perspective de pouvoir obtenir des crédits académiques va peut-être faire monter cette proportion. 

Enfin, les organisations proposant des MOOC sur plateformes commencent à nouer des partenariats avec des universités qui proposent certains cours dans leurs cursus de bachelor. C'est notamment le cas de Coursera, dont certains cours créés par des établissements tels que l'université de Duke sont crédités par l'université d'Antioch, qui rémunère Coursera pour cela

Cette option apparaît comme prometteuse, surtout si on voit s'élargir le panel d'établissements souhaitant utiliser des cours crédités réalisés par d'autres. Cette option permettrait de laisser l'accès libre et gratuit à la majorité des cours, et de réserver un accès payant aux cours délivrant des crédits. La célèbre université de Carnegie-Melon, qui pratique le cours massif en ligne depuis plusieurs années, utilise exactement cette recette. D'un côté, les étudiants indépendants ont accès à des cours sans débourser un sou, mais s'ils désirent suivre la version académique, ils doivent payer un montant allant de 15 à 25 $ US.

Comme en de nombreux cas dans le domaine des nouveles technologies aux USA, les MOOC sont né avant que leur modèle d'affaires soit établi. Les différentes voies indiquées dans cet article ne seront sans doute pas les seules, et nul doute que ceux qui auront pris les risques au tout début de l'aventure auront une longueur d'avance sur ceux qui n'oseront pas s'aventurer sur ce terrain sans être certain de la manière dont ils vont se financer. 

« Online Courses Look for a Business Model », Melissa Korn et Jennifer Levitz, Wall Street Journal, 1er janvier 2013. 

Illustration : page d'accueil de la plateforme Coursera


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