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Pour aller encore plus loin
Publié le 17 décembre 2012 Mis à jour le 17 décembre 2012
Innovations espérées
En cette fin année 2012, quasiment personne n’ose affirmer que tout va bien, que nous n’avons qu’à continuer à faire ce que nous faisons. Quasiment personne sauf... les innovateurs.
Car des innovations, nous en avons besoin à tous les niveaux; bien sûr au niveau technique mais aussi aux niveaux social et politique. Il y a tant de paramètres asymptotiques (qui croissent rapidement vers une limite infinie) qui entrent dans la partie abrupte de leur courbe que les seules solutions aux échéances inéluctables sont des changements de principes, à la base.
Mais on peut se rassurer, l’imagination est sans limite, alors tout va bien pour les innovateurs.
Dans notre domaine, l’éducation, le vieillissement du corps professoral dans les pays industrialisés, l’explosion de la demande des les pays émergents, l’endettement des gouvernements et les investissements nécessaires dans les infrastructures ne représentent que quelques-uns facteurs en jeu. Suggérer de faire «encore plus» que ce que nous faisons déjà est irrecevable.
Des possibilités immenses, un avenir...
Nous avons aujourd’hui en éducation des possibilités dont nos parents n'auraient même pas rêvé et pourtant nous nous contentons pour l’essentiel de reproduire ce que nos parents faisaient ! Si certains pensent que ce sont les innovations qui nous ont mené où nous en sommes, ils ont raison, nous ne mourrons plus à 50 ans et c’est grâce à un ensemble d’innovations, mais le fait est que nous en sommes là et que ce sont d’autres innovations qui rétabliront l’équilibre; les éventuelles solutions ne se trouvent ni dans un retour en arrière ni dans le statu quo.
Les possibilités auxquelles les TIC nous donnent accès, qu'il s'agisse d'Internet, de la mobilité, des bases de données, de la géolocalisation, des réseaux sociaux et des milliers d’applications, demeurent pratiquement inexploitées dans les écoles. Pourquoi ? Personne ne prend la responsabilité de les mettre à l’agenda politique. Pourquoi encore ? Comme les tisserands face à l’introduction des machines à tisser, les administrateurs hésitent à redéfinir les rapports éducatifs. Il y aura un gain d’efficacité prodigieux, peut-être, mais qui dit gain d’efficacité et économies dit aussi bouleversements sociaux et pertes d’emploi et ça, personne ne veut y toucher.
Emplois ?
Regardons ce que l’introduction des machines à tisser a provoqué : nos grands parents possédaient deux ou trois costumes et bien des gens allaient vêtus de haillons. Aujourd’hui non seulement les penderies regorgent de vêtements mais bien plus de gens travaillent dans le domaine de la mode et de l’habillement qu’il y en avait à l’âge d’or des tisserands. Même les superficies agricoles consacrées aux fibres végétales ont augmenté et ce, indépendamment de l’introduction des fibres synthétiques. L’augmentation de la qualité et de la quantité a fait en sorte que plus de gens travaillent dans ce domaine et tout le monde en a grandement profité.
Le système éducatif produit un taux de rejet de l’ordre de 25 à 45 %, selon les critères considérés; des personnes qui après 12 ans de fréquentation scolaire n'atteignent pas les standards minimaux. De plus, les activités d’apprentissage hors école tombent radicalement dès que l’on en sort physiquement. Il y a beaucoup de place pour l'innovation.
Une augmentation de la qualité ET de la quantité entraine une augmentation de l’activité globale de l’apprentissage. Ce ne sera pas moins d’emplois mais bien plus, avec la collaboration d’autres secteurs qui accaparent l’attention et qui eux aussi doivent se poser des questions quand à leur effet social; on parle ici de l’industrie du divertissement et des réseaux sociaux, activités auxquelles jeunes et adultes consacrent presque autant de temps qu’à l’école ou au travail...
L'augmentation des activités d’apprentissage se produira par le biais d’activités plus intéressantes, d’une lutte à l’ennui et, curieux sacrifice, de l’abandon de l’obligation; on veut apprendre, il y a parfois nécessité d’apprendre, mais pas d'obligation. Il s’agit de concurrencer les activités de loisir en termes d’intérêt et de valorisation. Si «skola» signifie étymologiquement «loisir consacré à l’étude», c’est sur ce terrain qu’il faudra jouer tôt ou tard. On ira chercher l'attention là où elle se porte.
«Sans remise en question des rapports, l'utilisation des TIC en éducation demeure superficielle»
Ça je l’ai dit une première fois en 1999, je l’ai écrit en 2003, en 2005, en 2012. Un bon professeur répète souvent, alors je le répète :
«Si on ne peut pas encore politiquement présenter un principe aussi radical que l’apprentissage libre, on peut certainement pousser avec succès celui de la responsabilité des apprenants et de tous les moyens pour la favoriser, ce qui impliquera plus de choix, plus de responsabilités pour les écoles, les professeurs et... les étudiants.»
Plus de qualité et plus d’activités éducatives, en tout temps, en tout lieu, à tout âge. Voilà le programme. Et je suis tenté de vous dire que nous y allons, qu’il n’y a même pas nécessité de se presser, juste à continuer d’innover.
Merci à vous tous de votre soutien. Thot Cursus a plus que doublé sa fréquentation depuis l’année passée et toute l’équipe est fière de ces résultats. Nous préparons encore des changements pour 2013, dont vous serez les premiers à profiter.
Bonne année 2013
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