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Publié le 03 novembre 2012 Mis à jour le 03 novembre 2012

Cameroun : Création des e-villages pour l’autonomie des paysans

L'initiative française de désenclavement numérique en Afrique a pris racine au Cameroun et a produit des e-villages autonomes

Dans le cadre de l'Appui au désenclavement numérique (Aden) en vue d'un Internet pour le développement, la France avait aidé, en 2005, de nombreux pays à se doter d'outils numériques susceptibles de réduire la criante fracture numérique qui sévissait alors. 

Thot avait présenté à l'époque une dizaine d’articles sur cette initiative qui a très rapidement pris fin. Après des années de fonctionnement, un impact réel a découlé de ce projet qui aura tout de même contribué à inculquer une culture du numérique jusqu'aux villages africains les plus isolés. L’évaluation subséquente, pour le Cameroun du moins, le montre assez bien.

Un réseau Aden-Cameroun a mis sur pied avec l'aide financière de la France au titre du  C2D, le Contrat de désendettement et de développement. Le Réseau, qui continue la politique initiale, souhaite davantage amener les villageois eux-mêmes à la possibilité d'atteindre les objectifs de la feuille de route nationale dite «Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE)». 

Le milieu rural semble ainsi favorisé, appuyé par la société civile, pour permettre aux jeunes de bénéficier des infrastructures et des outils nécessaires à la promotion des maisons des jeunes. Ils y disposent d'un accès facile et gratuit à Internet et à toutes les technologies dérivées. 

Ces maisons transforment le village en village numérique car elles rassemblent les populations pour y être formées et acquérir une autonomie professionnelle à partir des ressources du net. Les jeunes s'y intéressent et s'approprient les nouvelles technologies et les appliquent aux réalités locales. C'est l'objet du projet Aden.

Le développement se pose désormais comme le maître mot des pouvoirs pour qui le secteur des télécommunications et des Tic tient le rôle de locomotive, l’une des plus puissantes, qui tire le développement au sein des sociétés contemporaines. Il faut donc désenclaver numériquement notre pays pour qu’il soit le Cameroun des Tic. Le Cameroun a besoin d’un accès généralisé à l’internet.

Télécentres communautaires polyvalents

C'est pourquoi, au-delà de ces Aden classiques, le Réseau semble mettre en application la politique nationale des TIC et du développement avec l'intensification des télécentres communautaires polyvalents (TCP). Il s'agit d' infrastructure commune, dispensatrice des services de Télécommunications, informatiques, audiovisuels et Internet à partir d'un terminal ou des terminaux mis à la disposition d'une communauté, afin de permettre à celle-ci de communiquer à un prix abordable et sans discrimination aucune.

C'est également un creuset à partir duquel le monde rural peut promouvoir ses projets de développement. A l'instar de la mise sur Internet de la riche variété des produits commercialisés localement; la promotion du tourisme ; la recherche des partenaires commerciaux à travers le Cameroun et le monde entier. L’État dote ainsi les zones rurales et urbaines défavorisées d'une infrastructure d'accès aux TIC, visant à réduire la fracture numérique endogène, à améliorer le confort intellectuel des populations bénéficiaires, à créer des activités génératrices d'emplois directs ou indirects pour les jeunes et les femmes des zones rurales, et à permettre l'accès des TIC aux communautés rurales.

Le pays tout entier est ainsi quadrillé par plus de cent TCP spécialisés selon les réalités et les activités agricoles de chacune des dix régions du pays. Une oorganisation territoriales des e-villages permet de constater que le Cameroun numérique apporte une autonomie professionnelle aux paysans les plus reculés du pays.

Grâce à une plateforme Moodle, une formation en ligne est offerte en fonction des spécialités  disponibles  dans filières comme l'oignon, les céréales, la banane plantain, Cultures maraîchères, exotiques et élevage, la pêche, l'apiculture, l'huile de palme, etc.

Un référentiel des formations et une offre de formation, bien que perfectibles, permettent de renforcer les compétences des habitants pour le développement local. L'autonomie d'apprentissage et les résultats récemment obtenus permettent aussi de croire qu'il ne faut pas nécessairement des miracles pour instruire les populations. La contextualisation des enseignements, leur fonctionnalité et un respect des cultures et des habitudes locales offrent des possibilités d'innovation.

Ce qui apporterait des bien meilleurs résultats si les centres de recherche, les écoles de formation, la santé et tous les domaines du développement étaient pensés en fonction des bénéficiaires.


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