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Publié le 17 avril 2012 Mis à jour le 16 mars 2022

Le diaporama bride vos présentations ? Passez à la carte mentale

Plaidoyer en faveur de la carte mentale comme support de présentation orale.

Le diaporama en formation, voilà un sujet largement débattu, dont nous nous sommes souvent fait l'écho sur Thot Cursus et qui continue d'être alimenté par de nombreux conseillers Tice et autres spécialistes de la communication orale. 

Globalement, on s'accorde aujourd'hui à dire que le diaporama n'est pas un livre debout, que les diapos doivent être regardées plutôt que lues, soutenir l'attention de l'apprenant plutôt que de la détourner de l'essentiel du message, porté par la parole du formateur. Fort bien.

Mais en dépit de toutes ces améliorations, le diaporama conserve une limite indépassable : sa linéarité. Un diaporama comprend un début, un milieu et une fin, strictement ordonnés le long d'une ligne de temps. Toutes les diapos sont de taille égale, ce qui nuit au travail mental de hiérarchisation de l'information opéré par les participants. Certes, le présentateur expert saura si nécessaire sauter quelques diapos ou faire des retours en arrière, qui risquent fort d'éblouir ceux qui l'écoutent et surtout les déconcentrer, tant ces mouvements sont artificiels et peu adaptés au cheminement d'une pensée ou d'un argumentaire qui se déploie dans de multiples directions.

D'où ma tendance, depuis quelques mois, à privilégier lors de présentations publiques ou de sessions de formation, la carte mentale comme support de mon exposé. 

La carte mentale, une structure non-linéaire

 

La carte mentale présente en effet l'avantage de déployer graphiquement la structure de l'exposé de manière non-linéaire, chaque partie étant présentée indépendamment des autres. Chaque branche peut être présentée déployée ou fermée, ce qui focalise l'attention sur la partie en cours. Le principe est le même avec les documents nécessaires (images, vidéos, textes, pages web...) à l'étayage ou l'illustration du propos : invisibles dans un premier temps, ils peuvent être ouverts et refermés sans quitter la carte. 

Ces caractéristiques facilitent les allers-et-retours entre les parties de l'exposé, et leur traitement différencié selon le temps disponible et les centres d'intérêt du public. Elles valorisent un contenu fortement structuré, accessible en peu de mots mais enrichi par un important matériel complémentaire qui n'alourdit pas la présentation, puisqu'il n'est visible que si on le convoque en activant les commandes adéquates. 

Voici deux cartes récemment élaborées sur MindMeister en support à des présentations orales, librement accessibles :

Quels rôles pour l'enseignant dans les dispositifs hybrides de formation ?

Intelligence collective et réseaux sociaux pour l'apprentissage des langues.

Certes, ces supports visuels sont moins flatteurs que les diaporamas richement illustrés qui occupent une place grandissante parmi nos supports de formation. Ce qu peut aussi être considéré comme un avantage : les cartes mentales sont sobres (même si elles peuvent être agrémentées d'icônes et autres éléments graphiques plaisants) et par là-même, elle ne détournent pas l'attention. Au formateur, bien entendu, de faire vivre sa présentation et d'intéresser ses auditeurs. Mais ça, c'est valable quel que soit le support visuel.

Une conception exigeante pour hiérarchiser les informations

 

J'ajouterai enfin que la préparation d'une carte mentale à des fins de présentation est un exercice intellectuellement plus satisfaisant que la préparation d'un diaporama. L'essentiel du temps consacré à la préparation de ce dernier est en effet, si l'on souhaite réaliser un diaporama esthétique, mobilisé par la recherche d'images. Activité agréable, qui fait oublier que l'on est en train de travailler, mais finalement d'une valeur ajoutée limitée : certes les images aident à fixer les concepts clés, mais elles participent peu à leur enrichissement ou à leur précision. Travailler les intitulés et l'organisation des différentes branches de sa carte mentale témoigne en revanche d'un effort intellectuel visant à dire beaucoup en peu de mots, à hiérarchiser les informations de manière à ce que l'essentiel soit immédiatement perceptible et puisse être ensuite approfondi grâce à l'ouverture des branches ou la consultation des documents liés. Cet effort se matérialise dans les changements d'aspects de la carte, selon les commandes qui sont activées et les codes graphiques (en particulier, le code couleurs) adoptés.

Des expériences multiples

 

Plusieurs blogueurs se sont fait l'écho récemment de l'intérêt d'utiliser une carte mentale comme support de présentation.

Lucas Gruez rend compte d'un travail mené avec des élèves de quatrième (3e secondaire) devant préparer un exposé en anglais. Il leur a fait réaliser (à la main) une carte mentale en support de présentation de leur exposé, et une autre qui identifiait les points à évaluer dans les exposés : Préparer, présenter et évaluer un exposé avec les cartes mentales.  

Olivier Legrand explique ce qui l'a conduit à concevoir un dispositif de formation à l'aide d'une carte mentale, et à utiliser ce même support pour présenter le dispositif à son commanditaire : Organiser son dispositif de formation avec le mindmapping.

Richard Peirano rend compte d'un article rédigé par Xavier Delenlaigle qui présente la méthodologie d'élaboration d'un plan de sauvegarde communal, ensuite matérialisé sous la forme d'une carte mentale. Selon Delenlaigle et Peirano, cet outil permet :

- de centraliser des informations dispersés dans de nombreux espaces différents;

- de diminuer la charge cognitive associée à la lecture du document final, les sections étant présentées en peu de mots et organisées les unes par rapport aux autres;

- de transformer l'élaboration du document en une tâche ludique, plus ludique en tout cas qu'un document texte. 

Article original, comprenant un extrait de la carte mentale élaborée : Le PCS, un rempart contre les risques.

Il faut malgré tout signaler une limite à l'utilisation d'une carte mentale comme support à une présentation orale : elle contraint à rester près de l'ordinateur, car il faut activer les commandes, ouvrir les branches, etc. Le choix d'un diaporama à l'inverse se satisfait de l'utilisation de la télécommande et autorise l'orateur à se mouvoir dans la pièce. Mais on peut tout à fait ouvrir plusieurs branches en une seule fois, aller faire un tour en parlant et revenir pour ouvrir les branches suivantes. Ce n'est qu'une question d'habitude. On peut aussi imaginer d'utiliser une tablette connectée en wifi plutôt qu'un ordinateur, et ouvrir les branches de la carte grâce aux commandes tactiles. Cette limite semble finalement accessoire face aux nombreux avantages que procure ce support de présentation ou de formation. 

Avez-vous déjà utilisé une carte mentale en suport à une présentation orale ou à un cours ? Ces cartes sont-elles accessibles en ligne ? Nous serons heureux de lire vos retours d'expérience. 

Voici pour finir une courte vidéo réalisée par IDergie, qui présente les avantages de l'organisation des idées sous forme de carte mentale, et d'où est tirée l'illustration en haut de cet article :

 

 

 


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