La plateforme en ligne de la Cité des métiers
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Publié le 20 mars 2012 Mis à jour le 20 mars 2012
Ce court tableau montre que si la population mondiale s’accroit, la puissance des processeurs et des machines soutient le rythme, mais à une échelle bien supérieure.
Année | Population | Processeur |
Mémoire | Vitesse | ||
1960 | 3 milliards | IBM 7000 | 5 | k |
||
1975 | 4 milliards | Intel 8080 | 64 | k | 500 | KHz |
1988 | 5 milliards | Intel 80960 | 1 | Mo | 5 | MHz |
2000 | 6 milliards | Pentium 2 - Celerom | 300 | Mo | 500 | MHz |
2011 | 7 milliards | Pentium - Xeon | 8 | Go | 3 | GHz |
Ces facteurs conjugués présagent des changements nombreux et profonds car les processeurs et leurs capacités s’approchent rapidement et souvent dépassent les performances des humains dans un nombre croissant de domaines...
Les machines qui utilisent ces capacités sont capables d’optimiser des processus de masse et d’augmenter la productivité à des niveaux inaccessibles aux humains. Personne n’aurait idée de concurrencer la qualité et la quantité de la production de machines comme les fileuses ou les tisseuses, ou celle des pelles mécaniques, il en sera bientôt ainsi des robots et machines de traitement de l'information.
Nous sommes vêtus de la production des machines, nous nous déplaçons dans des véhicules produits par des robots, nous mangeons de la nourriture préparée et manipulée par des robots, bientôt nous serons guidés et conduits par des robots, etc.
Et ceci sans compter des programmations génétiques ou des organismes symbiotisés à des procédés nanotechnologiques pour produire molécules, structures ou matériaux aux propriétés voulues à des coûts auxquels aucune activité humaine équivalente ne peut assurer sa survie.
Outre les activités qui consistent à alimenter la chaîne de ces robots en matières premières, à concevoir, produire, programmer et entretenir ces robots, machines et leurs accessoires, à distribuer leur production, à terme il ne reste aucune activité humaine de production en volume qui puisse réellement concurrencer celle des robots et processeurs.
On en arrive donc à une nécessaire redéfinition du partage des avantages engendrés par ces hausses soutenues de productivité.
Partager le travail : 50 heures ? 40 Heures ? 30 heures ? J’aimerais bien 15 heures. Le travail peut être vu comme un service civil. J’ai tant d’autres choses à faire qui n’ont rien à voir avec la production mais beaucoup avec la qualité de vie et le développement culturel ou social. Mais sans pour autant diminuer mes conditions de vie. On parle de partage des avantages de la productivité. Ainsi on pourra continuer d’acheter la production des robots.
On peut partager directement les gains de productivité : soit le prix des produits diminue jusqu'à un seuil qui permet la poursuite des activités sans appauvrir la société qui les achète, soit une part conséquente des revenus est redistribuée à cette même société. Il s’agit d’une «taxe», mais qui dit taxe dit aussi représentation démocratique sinon on parle plutôt de spoliation plus ou moins dure ou de concentration de pouvoir sans limite...
Avec des revenus réguliers, on peut créer des emplois dans des fonctions autres que «productives». On se libère des contraintes de la survie.
Si les machines en arrivent parfois à générer de l’esthétisme, elles ne sont pas en mesure de l’apprécier. On peut voir les machines comme les pinceaux sophistiqués des créateurs qui les manipulent.
Certains ont parlé d’une société de loisirs lors du dernier boom de productivité dans les années 60. Ce qui ne s’est pas avéré un axe soutenable. On n'aime pas tant être oisif que créatif et social. S’il y a des activités humaines qui ne peuvent pas être remplacées efficacement par une machine ce sont bien celles qui mettent en jeu la création et la socialisation. On peut organiser la création de façon productive, mais la création elle-même n’a rien à y voir; elle est liée à d’autres considérations. Chercheurs, artistes, créateurs, explorateurs, nous les sommes tous à divers moments et à diverses intensités. Nous pourrons les être un peu plus souvent. Tout comme nous pourrions passer plus de temps avec nos amis, voisins, famille et enfants.
Une utopie peut être contrecarrée de plusieurs façons, mais essentiellement par des tares humaines bien plus que par des robots, tares qui peuvent heureusement être contrôlées. Alors parions sur un futur positif.
Bien sur les métiers se transforment et vont continuer à le faire. Il apparaît évident est que tous les métiers non répétitifs ou dont une des qualités consiste justement à ne pas être industrialisable, qui ne peuvent pas être effectués par des machines avec des avantages économiques réalistes, comme «enseignant», «planificateur» «conciliateur», «communicateur», «programmeur», producteur d’aliments du terroir», «accompagnateur personnel», ont le champ ouvert, et celui de politicien prend une importance stratégique et vitale : il faudra bien s'entendre sur ce que l'on veut collectivement créer.
En somme, un choix éclairé du cap parmi les activités humaines prend nécessairement en considération dans ses paramètres l’intégration profonde des technologies, ceci incluant les robots-travailleurs.
Référence : Competing Visions of a Computer-Controlled Future
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