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Publié le 20 février 2012 Mis à jour le 20 février 2012

Dans la boîte noire de l’humour

La délicate utilisation de l’humour dans une classe et à distance

«Introduction aux systèmes de référence  


-Je suis tombé d'une échelle de 4 mètres.
-Tu as du te faire mal?
-Non ça va, je suis tombé du second barreau!»

Bien des professeurs peuvent témoigner que leur utilisation de l’humour est généralement réfléchie : pour créer une bonne ambiance, détendre l’atmosphère, susciter l’intérêt d’un sujet par un paradoxe amusant, on préfère ce genre d’humour léger.  Mais ils n’iront pas prendre un élève ou un collègue comme sujet de moquerie, pas plus que plaisanter sur des sujets controversés ou utiliser un langage vulgaire.  Le principe est d’éviter tout malentendu... qui aboutirait à l'effet inverse de celui qui était initialement recherché.

Ces mêmes professeurs peuvent aussi identifier que des élèves qui créent et inventent des situations humoristiques à partir de leurs savoirs sont entrés dans une nouvelle phase d’intérêt alors que si les élèves se mettent à rigoler méchamment du sujet, il s’agit du symptôme révélateur d’une profonde incompréhension et d'une canalisation de la frustration. Il est temps de réagir.

Par sa nature, l’humour est divertissant, c’est à dire qu’il «détourne» l’attention. Professeurs, concepteurs et pédagogues travaillent à concentrer l’attention sur un sujet d’études; serait-il possible de trouver un avantage à disperser l’intérêt si laborieusement rassemblé ?

Divertir...


L’humour a un rapport certain avec l’humeur, elle même en lien avec le niveau d’intérêt ou d’ennui, paramètre de base dans l’évaluation de l'efficacité d’une situation d’apprentissage.

Une règle très simple est déduite de ce fait : si l’intérêt est élevé, l’humour passe facilement et est interprété correctement pour ce qu’il est. Si l’intérêt est bas, l’humour est interprété littéralement et devient délicat à manipuler. Dans ces conditions, quand gagnons-nous à utiliser l’humour dans un cours ou une situation d'apprentissage et ce indépendamment du niveau d’intérêt ?

A...

Techniquement, au début d’un cours l’intérêt est à zéro et l’attention des individus est ailleurs. Une bonne blague les détourne alors de leurs préoccupations et rassemble leur attention sur un objet sous le contrôle du professeur. En présence ou à distance, l’effet est le même : en guise d’introduction l’humour est une formule éprouvée et Internet un réservoir inépuisable et constamment renouvelé.

En combinant le mot «blagues» ou «humour» avec le nom de votre discipline, dans un moteur de recherche, vous trouverez de quoi assurer votre approvisionnement régulier en blagues, jeux de mots et devinettes.

- Conjugue-moi le verbe savoir à tous les temps.
- Je sais qu'il pleut, je sais qu'il fera beau, je sais qu'il neige.

B...

Au delà de l’introduction, on peut aussi divertir quand la diminution de la concentration commence à se manifester. Un peu d’humour a le don de raviver l’intérêt s’il exploite les éléments en jeu.  Que tente t-on de résoudre ? Comment s’y prend-t-on ? Comment pourrions-nous nous y prendre si nous étions un éléphant, une mouche, un sélénite ?  Un changement de perpectives suscitera l’adhésion dans la mesure de son acceptabilité et de l’ambiance propice.

Un humour contextualisé divertit l’attention des impasses intellectuelles et l’amène à rechercher d’autres voies.  On devient moins sérieux et... plus intéressés car l’activité de ce point de vue est un plaisir en soi.

À distance, les possibilités de remue-méninges en direct rendent son emploi possible. Même si elles sont sérieuses dans leurs énoncés  (1  -- 2 ), à l’usage les stratégies de remue-méninges les plus efficaces passent le plus souvent par une phase loufoque, cathartique et participative. La condition première d’un bon remue-méninges est l’absence de critique; contexte idéal pour enflammer les esprits et s’amuser tout en restant centré sur un sujet. On se divertit dans un cadre; celui de la distance permet de rassembler de grands groupes; on y gagne de l’espace.

Justement, les espaces d'humour aménagés dans le déroulement d'un cours ou sur des sites d'échange, renforcent l'appartenance au groupe et l'intérêt d'y venir, au moins pour ça.

Z...

Enfin, pour finir sur une note positive, l’humour nous divertit sans plus d’attentes sinon que de nous quitter avec le sourire et si possible, moralement élevés et dans de bonnes dispositions pour la suite.

À la fin d’une leçon, d’un chapitre, d’une étape, le clin d’oeil humoristique se trouve fréquemment, autant dans les manuels que dans les cours en ligne. Les commentaires des échanges entre les participants sont remplis de traits d’humour. On suppose qu’on trouvera éventuellement une thèse analysant ces messages en correlation avec le succès des étudiants !

«Heureux l'étudiant à distance qui, comme la rivière, suit son cours sans sortir de son lit.»     


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