De loin, ça n’a l’air que d’un banal mannequin qui sert à
apprendre les techniques de réanimation. Un corps de plastique comme tant d'autres. Pourtant, en s’approchant de SimMan (oui, c’est son nom), on
entend une respiration difficile. Et voilà qu'il se met à tousser ! Puis, en touchant son cou au niveau de la carotide, on
peut sentir battre son pouls...
Au Cégep de Lévis-Lauzon, les étudiants en techniques
infirmières de Lise Gignac bénéficient de cette simulation d'un nouveau genre avec un
mannequin qui a des réactions plus vraies que nature. Dans un article de
Profweb, l'enseignante décrit comment SimMan a changé la façon d’enseigner aux futurs
infirmiers.
Pas humain, mais presque
L'introduction du mannequin a suivi la modification d’une
loi québécoise qui a confié aux infirmières la responsabilité de procéder au premier examen physique du patient venant consulter dans un hôpital. L’usage de cette simulation dernier cri permet
donc aux enseignants et étudiants de reproduire des situations proches des véritables
cas que l’on peut retrouver en milieu hospitalier.
Certes, SimMan n’est pas humain et pourtant, les étudiants
peuvent lui faire subir des examens respiratoires (mouvements de thorax,
toux, saturation, etc.), cardiaques (pouls, tracés cardiaques), du système
digestif (bruits intestinaux ou de vomissements) et même du système nerveux
(dilatation de pupilles, réponse verbale).
Conséquemment, les formateurs peuvent créer de nombreux
scénarios où ils peuvent programmer les conditions de départ et les réactions
qu’aura le mannequin selon les soins reçus et les gestes des infirmiers en
formation. Un procédé qui n’est pas aisé à prendre en main dans les premiers
temps, admet Lise Gignac, mais une fois que le programme est maîtrisé, il n’y
a presque pas de limites à ce que l’on peut faire.
En général, les exercices de simulation se passent de la
manière suivante : l'enseignant remet aux étudiants une feuille avec le
nom du patient et une description de son passé médical et des traitements en
cours. Ensuite, l’enseignant se place dans une petite pièce à partir de laquelle il peut contrôler le mannequin. Une vitre permet de regarder la salle
adjacente, simulation de la chambre d’hôpital où SimMan repose. Pendant tout
l’exercice, les gestes des apprenants sont filmés et enregistrés sur l’ordinateur, dans un tableau de synthèse. Ce qui permet ensuite à l'étudiant et à l'enseignant d'identifier les actes qui ont apporté une amélioration -ou pas.
Selon Lise Gignac, les retours des étudiants seraient très
positifs sur cet apprentissage avec le simulateur. Il leur permet de cibler les erreurs et les bons
comportements à adopter avec les patients qui seront leur lot quotidien dans leur future
carrière d'infirmier. D’ailleurs, le Cégep Lévis-Lauzon n’est pas le seul
établissement scolaire québécois à avoir adopté de tels mannequins-simulateurs.
L’Université du Québec à Trois-Rivière (UQTR), l’Université du Québec à
Rimouski (UQAR) et même la base des Forces armées canadiennes de Val-Cartier
s’en sont muni. Qui a dit que les simulations réelles disparaissaient au
profit des simulations informatiques ? La voie la plus prometteuse semble être celle qui allie le meileur des deux options.
"Simulateur réaliste et interactif au laboratoire de soins infirmiers", Lise Gignac, Profweb, 7 novembre 2011
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