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Publié le 31 janvier 2012 Mis à jour le 31 janvier 2012

Le retour sur investissement de la formation professionnelle : élevé

Les lieux communs en formation sont de nouveau contredits: la formation en emploi rapporte autant et souvent beaucoup plus que les autres investissements.

Une donnée intéressante sur la survie des entreprises mérite attention : les entreprises avec des employés plus qualifiés et un plus faible taux de roulement du personnel survivent plus longtemps que leurs homologues qui ne bénéficient pas de ces caractéristiques.

Les auteurs d'une étude basée sur une observation de plusieurs centaines d'entreprises pendant 10 ans (dans How effective workforce development programs? .pdf) associent clairement la stratégie de formation déployée et le taux de survie des entreprises. Ce facteur est encore plus prononcé dans les industries traditionnelles (finance, camionnage, services, alimentation...) que dans les industries nouvelles, qui emploient plus de collaborateurs disposant d'une formation initiale élevée.

Dans les faits, la formation des employés augmente leur productivité, ce qui est clairement mesuré, et par conséquent augmente les profits de l’entreprise. En retour, les salaires des employés augmentent, spécialement pour les femmes. La formation augmente également leur stabilité à l’emploi et leur satisfaction au travail, le tout favorisant la rentabilité, la solidité et la durée de vie des entreprises. 

Vision irréaliste, me direz-vous, citant à l'appui l'exemple de votre collègue qui a suivi de longs mois de formation sans voir en retour ni son salaire, ni sa position évoluer dans l'entreprise. Vous aurez raison, ces cas existent et ils sont nombreux dans certains domaines. Mais l'effet bénéfique de la formation joue désormais au niveau global (celui de l'entreprise toute entière) et mondial (avec la délocalisatin des productions de biens et de services).

Un marché global et des règles différentes


 De 3 milliards d’individus que nous étions il y a 50 ans, nous sommes maintenant passés à 7 milliards; bien des choses ont changé dont la vitesse et la fréquence des communications, la «proximité» de la concurrence et la taille des marchés. La globalisation est un phénomène réel dans la plupart des domaines et a des effets prononcés sur la valeur des qualifications des employés.

Dans un autre article sur les effets de la globalisation sur le marché de l’emploi (How globalization shapes individual perceptions of labor market risk and policy preferences), on constate l'impact extrême de la formation des salariés dans ce contexte : plus vous êtes qualifié, plus la globalisation vous avantage et plus vous gagnez à être «public»; au contraire, moins vous êtes qualifié, plus la concurrence vous désavantagera et vous gagnerez à rester dans des niches déconnectées des grands réseaux.  

Rien de nouveau sous le soleil, sinon l’étendue de la concurrence : les travailleurs de n’importe quelle ville sur cette planète sont en concurrence avec les autres pour peu que le secteur soit populaire et que le service soit délocalisable (ce qui n'est pas le cas de tous, fort heureusement).  Les travailleurs qualifiés mobiles ont beaucoup plus de valeur que les peu qualifiés immobiles.

En somme, les politiques gouvernementales de soutien à la formation sont plus équitables si elles visent prioritairement les domaines les moins qualifiés et très exposés à la concurrence, car les travailleurs plus qualifiés souffrent moins de la concurrence. Ces politiques contribueront aussi à la stabilité des entreprises et des économies si elles encouragent les entreprises à investir aussi dans leurs collaborateurs et pas seulement dans les équipements ou le marketing.

La globalisation, aussi celle de la formation


La globalisation fonctionne pour tout le monde, y compris en formation et spécialement en formation à distance. Quand des entreprises de formation comme Demos ou Cegos font des acquisitions multinationales, leur capacité à transmettre les mêmes formations en plusieurs langues et à moindre coût rend la formation en ligne d’autant plus pertinente pour contrer les effets même de la globalisation dans les entreprises.

Il en est de même pour les offres à distance des institutions universitaires : elles sont en concurrence mondiale, spécialement dans les domaines d’affaires. La multiplication des antennes locales ou régionales autorise une concurrence territorialisée. Les institutions qui n’entrent pas dans ce jeu, les moins qualifiées, seront contraintes de se réfugier dans des niches spécialisées ou de se qualifier en s’associant jusqu’à atteindre une taille où un nouvel ordre d’économies d’échelle et d’avantages devienne envisageable.

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How effective are workforce development programs? Implications for U.S. workforce policies .pdf
Christopher T. King et Carolyn J. Heinrich - Université du Texas à Austin

Globalization and the Demand-Side of Politics - How globalization shapes individual perceptions of labor market risk and policy preferences
Stefanie Walter - Université d’Heidelberg  

Photo : Argonne National Laboratory, Flickr, licence CC BY-NC-SA 2.0


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